Denis Lecat, 47 ans, tient la barre de l’association Créa, qui organise cet été la 34ème édition du festival Humour et Eau Salée à Saint-Georges-de-Didonne, en Charente-Maritime, du 27 juillet au 2 août. Rencontre avec un passeur de sel.

TdE : Comment a débuté votre histoire avec le festival Humour et Eau Salée ?
Disons que j’ai « senti un appel » un soir de 2016 en passant sur le site majestueux de la plage de la Conche, à Saint-Georges-de-Didonne. Plus sérieusement, mon histoire personnelle avec le festival débute avec mon recrutement en tant que directeur de l’association Créa à cette date. Le festival existe pour sa part depuis 1986 et anime les étés de la côte de Beauté.

TdE : Quelle est la « marque de fabrique » de ce festival ?
Je pense que c’est la très grande créativité des artistes et des compagnies invités, qui offrent aux vacanciers des propositions délirantes, décalées, toujours inattendues et originales. C’est un festival de spectacles vivants « de proximité », où l’on mêle toutes les propositions artistiques, où l’on privilégie la surprise et où l’on peut facilement partager un petit peu de son temps de vacances avec les artistes. Et comme c’est un festival d’été, on essaie de ne pas être sur un rythme effréné mais au contraire de faire des propositions qui permettent de profiter aussi de la plage et des restaurants entre deux spectacles. Le festival fait la part belle à toutes les disciplines, de la danse au clown, en passant par le cirque ou les arts de la rue, et invite le public à participer, dans un esprit potache et libre, mais toujours ouvert sur le monde.

TdE : De quoi êtes-vous particulièrement fier ?
Je suis très heureux d’avoir inventé avec et pour le public l’année dernière le premier Championnat d’alpinisme horizontal sur sable, qui ouvre résolument la pratique de la haute montagne aux personnes sujettes au vertiges. Sur la paroi géante dessinée à même le sable par l’artiste JBen, on peut s’attaquer à une ascension périlleuse, encordé ou pas, avec piolet ou pas, pieds nus ou pas, costumé ou pas, puis redescendre en rappel horizontal… Les ascensions sont suivies par un drône et l’on peut retrouver son parcours en ligne.

TdE : Quel est votre plus beau souvenir de festival ?
Il y en a évidemment beaucoup, chaque proposition artistique amène son lot de bons moments mais je vais en citer un tout particulier : il y a trois ans, en 2016, le festival a accueilli la journaliste d’origine iranienne Sarah Doraghi, qui parvient à faire rire en racontant son exil français et en partageant sa joie de vivre ici. Les festivaliers la connaissait peut-être en tant que chroniqueuse à Télématin, mais le nouveau spectacle qu’elle venait de mettre en scène montrait un autre visage de cette femme qui avait quitté son pays sans parler un mot de français, pour fuir le conflit Iran-Irak. C’était très drôle mais sans jamais être cynique. C’était un bel encouragement à vivre et à rire ensemble.

TdE : Que représente l’engagement associatif et bénévole pour un festival comme le vôtre ?
Oh, ce n’est pas très compliqué, l’engagement des bénévoles représente juste pour nous la possibilité de subsister. À chaque édition, nous pouvons compter sur une soixantaine de bénévoles actifs, qui s’ajoutent aux salariés de l’association et au personnel extérieur, c’est donc une vraie aide matérielle. Mais bien plus, je pense que cet engagement bénévole insuffle son âme au festival. Donner de son temps pour que se déroule au mieux un tel événement fédérateur, c’est la garantie pour nous que tout va se passer dans la bonne humeur, dans une vraie proximité avec le public et les artistes.

TdE : Qu’aimeriez-vous dire à quelqu’un qui hésite encore à venir à Humour et Eau Salée ?
J’aimerais lui dire qu’à Humour et Eau Salée, on prend l’humour au sérieux sans se prendre au sérieux, et qu’il faut qu’il jette un œil sur l’affiche, la programmation artistique parle pour nous : des plateaux 100 % féminin, des ateliers de cirque à essayer en famille, un concours d’éloquence, de la gastronomie, du cinéma, du théâtre de rue, de l’Air feu d’artifice, de la musique d’assiette, du clown… bref, il y en a pour tous les appétits !

Merci Denis, et bon festival !

Festival Humour et Eau Salée, du 27 juillet au 2 août, sur différents sites autour de la plage de la Conche à Saint-Georges-de-Didonne, à côté de Royan.

Programmation détaillée sur https://www.crea-sgd.org/humour-eau-salee/

et page facebook : @humoureteausalee