Avec sa vision humaniste de la société, Yves-Marie Heulin endosse parfaitement son rôle de président de la Fédération des Maisons Familiales Rurales de Vendée.
Alors que les MFR fêtent leurs 70 ans, il nous révèle pourquoi et comment il s’engage toujours dans l’accompagnement des jeunes en formation, en restant attentif aux besoins professionnels du territoire.

Avant de devenir président de la fédération des Maisons Familiales Rurales de Vendée, qu’est-ce qui vous a motivé à les rejoindre ?
J’ai toujours connu les Maisons Familiales ! Mes parents étaient agriculteurs et maîtres de stage auprès de jeunes en formation aux MFR. J’ai également 3 frères qui ont été élèves à la Maison Familiale de Cholet. Puis quand un de mes fils a décidé d’apprendre à travailler le bois à la Maison Familiale de Challans, je me suis douté qu’on allait me demander de devenir administrateur. Ce que j’ai accepté ; pour perpétuer les valeurs paternelles, pour rendre service et être utile. C’est motivant de pouvoir accompagner des jeunes, qui peuvent parfois être un peu perdus.

Quelles sont les particularités des Maisons Familiales Rurales par rapport à d’autres centres d’apprentissage ?
Nous transmettons aux jeunes le goût du collectif et des valeurs humaines tout en les accompagnant vers une plus grande autonomie. Nous voulons apporter des réponses aux familles en aidant les jeunes à obtenir des qualifications professionnelles ET humaines. Les gens se révèlent dans nos maisons et les jeunes sont contents de s’y retrouver.

Les MFR fêtent leurs 70 ans : quel est l’esprit de cet anniversaire ?
Le 29 novembre, à Mouilleron Le Captif, cet événement met à l’honneur les gens qui nous ont précédés. Nous allons réunir les anciens élèves, les jeunes, les salariés et laisser beaucoup de place à leurs témoignages. Des saynètes ont également été préparées par les administrateurs et nos équipes. Dans un esprit souriant, la volonté est de montrer la réalité de la vie en Maisons Familiales avec l’internat, les veillées, les services… Tous les âges seront présents.

Les choses ont-elles beaucoup changé en 70 ans ?
Bien sûr, la société évolue et les jeunes évoluent dans un contexte familial différent. Mais ils sont toujours contents de se retrouver en Maisons Familiales. Sur le fond, les apprenants sont les mêmes qu’il y a 30, 40 ans. Les jeunes sont toujours des jeunes avec qui il faut discuter sans jamais condamner. Sur la forme, on travaille évidemment avec de nouveaux outils, dans de nouvelles filières, jusqu’à bac + 5.

Comment voyez-vous l’avenir des MFR de Vendée ?
La réglementation change sur l’alternance : nous avons des inquiétudes quant au fait que tout le monde (ou presque) pourra ouvrir une formation. Des centres de formation existants pourraient se trouver en difficulté. Heureusement, nous menons des enquêtes qui démontrent nos bons résultats sur l’insertion des jeunes. Sinon, nous continuons d’avancer en nous appuyant sur les besoins du territoire, en travaillant avec les organismes professionnels. Actuellement, par exemple, il existe une forte demande sur la formation de poissonniers. Plus tard, nous ouvrirons peut-être des Maisons Familiales au sein même des entreprises pour encore mieux répondre aux besoins.

Etre acteur au sein des MFR représente d’importantes responsabilités ; pouvez-vous citer 2,3 choses qui vous aident à vous détendre ?
Passer du temps en famille. Ecouter « Imagine » de John Lennon ou des musiques du monde. Rire en reprenant les répliques du film « Papy fait de la résistance » (de Jean-Marie Poiré).

 

Merci et bon anniversaire aux MFR !