Le motoclub de Saint-Jean d’Angély s’apprête à accueillir les 20 et 21 août prochains le Grand Prix de Charente-Maritime MX GP, une épreuve du Championnat du monde de motocross. Le président du club, Jean-Marie Boissonnot revient sur la préparation d’un tel événement.

Jean-Marie, quelle est votre histoire avec le motocross, et avec le Motoclub Angérien ?

Je suis président du Motoclub Angérien depuis 1999 mais j’en suis membre depuis bien plus longtemps. J’ai pratiqué l’enduro durant les années 70 et je me suis impliqué dans le club dès cette époque. J’y ai occupé la fonction de secrétaire notamment, avant d’en prendre la présidence.

Parlons du club : depuis quand existe-t-il ? combien compte-t-il de membres ?

Le club a été créé en 1932, et le Grand Prix sera l’occasion pour nous de célébrer ses 90 ans d’existence, ce n’est pas rien ! Peu de clubs en France peuvent se targuer d’être encore en activité aussi longtemps après leur création ! Le Motoclub Angérien est l’un des plus anciens clubs affiliés à la Fédération Française de Motocyclisme. Le club compte 110 membres, et 90 licenciés qui s’entraînent régulièrement sur notre circuit. Le club dispose d’une école de pilotage et organise toute l’année de nombreuses épreuves dans plusieurs catégories, notamment l’Enduro des bois. Nous accueillons aussi des équipes qui viennent s’entraîner sur le parcours.

Qu’est-ce qui explique la longévité de ce club ?

Je crois que le club a toujours bénéficié de l’implication de bénévoles qui étaient passionnés par le motocross et qui avaient aussi le sens de l’organisation. Il en faut pour organiser des épreuves comme celles du championnat du monde ! Notre circuit est évidemment un atout dans la pérennité du club, puisque c’est un des rares en France à pouvoir accueillir des épreuves aussi prestigieuses, dans des bonnes conditions à la fois pour les équipes et pour le public. Mais tout cela ne tiendrait pas depuis aussi longtemps s’il n’y avait pas toujours eu une équipe capable de faire tourner la machine. Je ne cache pas que ce n’est pas toujours facile : cela demande beaucoup d’investissement pour les bénévoles, avec des contraintes d’organisation qui ne cessent de s’accroître.

Le Motoclub Angérien organise les 20 et 21 août le Grand Prix de Charente-Maritime MX GP. À quoi peut-on s’attendre ?

À du grand spectacle ! C’est le 21e Grand Prix que nous accueillons et, pour cette saison, c’est le dernier du circuit à être organisé en Europe. Les meilleurs pilotes mondiaux seront présents. Nous attendons près de 30 000 spectateurs, pour assister aux épreuves de Championnat du monde en MXGP, MX2, EMX 250 et Trophée Yamaha Europe. Les spectateurs savent que notre site offre une visibilité exceptionnelle, les courses sont visibles sur 90% du parcours. Le site a été aménagé pour que le spectateur soit dans dans les meilleures conditions de confort : des écrans géants ont été installés, on peut revoir les images au ralenti, et nous faisons appel à deux speakers de très grand talent, qui rendent les épreuves accessibles à tout le monde, des passionnés jusqu’aux simples curieux. Le paddock sera également accessible au public, pour que chacun puisse approcher au plus près de la vie des teams.

Vous vous êtes habitué à organiser ce type d’événement, ou il y a toujours un peu de pression ?

On est habitué à accueillir ce type de manifestation et on a une certaine expérience. Mais organiser un Grand Prix, c’est devoir compter sur près de 450 à 500 bénévoles, pour accueillir plus de 15 000 spectateurs par jour, et c’est toujours beaucoup de pression. Nous sommes habitués à prévoir l’impensable, avec un cahier des charges très strict pour tout ce qui relève de la sécurité. 55 secouristes sont présents sur le site, pour les sportifs comme pour le public. Nous sommes d’ailleurs très fiers de pouvoir compter sur le milieu associatif local et sur nos partenaires. L’événement est fédérateur, c’est très important pour nous, nous ne pourrions pas faire sans cette dynamique. Mais chaque Grand Prix est une nouvelle aventure et les années que l’on vient de passer peuvent fragiliser cette belle organisation : la crise sanitaire a fait du mal au milieu associatif, les bénévoles se font plus rares, et dans le même temps les contraintes liées à la sécurité et à l’environnement montent d’un cran. Ça demande donc beaucoup de détermination, et nous ne sommes pas inusables. Donc oui, malgré l’expérience, il y a un peu de pression à chaque fois.

Justement, le Moto Club Angérien est engagé dans une démarche de Responsabilité Sociale et Environnementale, pouvez-vous nous en dire plus ?

Évidemment, on ne va pas se mentir, nous sommes un sport mécanique et nous sommes pleinement conscients de l’impact de notre sport. C’est précisément pour ça que nous n’avons pas attendu pour faire attention à notre environnement. Dès 2007, le club avait obtenu le Prix de l’environnement pour la gestion de son site après les compétitions. Nous avions alors été en capacité de gérer près de 14 tonnes de déchets, avec le soutien d’une association de Mazeray. Aujourd’hui, le club est propriétaire des 45 hectares de son site, ce qui est une charge en terme d’entretien, mais aussi une opportunité. Nous gérons l’irrigation du site et nous sommes actuellement en réflexion pour consacrer une partie de cette surface à l’implantation d’ombrières photovoltaïques.

Quel est votre plus beau souvenir en tant que président de club ?

Mon meilleur souvenir en tant que membre du club, c’est quand nous avons accueilli notre premier Championnat du monde en 1984. Pour nous, c’était l’aboutissement de notre investissement sans faille pour la promotion de notre sport et de notre circuit : nous entrions enfin dans la cour des grands. Il faut imaginer, à l’époque on n’avait pas de portables, d’internet, etc. On prenait notre téléphone, au mieux le télex… et on se débrouillait pour faire venir le public, les journalistes. Je crois que cette date a été un tournant pour nous.

Et votre plus grande fierté ?

Je pense que, collectivement, on peut être assez fiers de l’écosystème que nous avons créé et maintenu localement, avec les assos de Saint-Jean d’Angély, nos partenaires et certaines collectivités. On peut être assez fiers aussi d’avoir formé des pilotes qui sont maintenant au sommet. Je pense par exemple à Tom Vialle, membre du club et actuellement dans le trio de tête du Championnat mondial dans la catégorie MX2. J’espère que la Marseillaise retentira pour lui à l’issue des épreuves !

Enfin, qu’aimeriez-vous dire à un simple amateur pour qu’il vous rejoigne les 20 et 21 août prochains ?

Je lui dirais que c’est l’occasion d’assister à des épreuves de très haut niveau, avec les meilleurs pilotes mondiaux, dans un site offrant une visibilité exceptionnelle et dans des conditions de sécurité optimales. Tout sera mis en œuvre pour profiter d’un spectacle rare !

Merci Jean-Marie, bravo au Motoclub Angérien pour cette organisation et bonne chance à Tom Vialle !

Grand Prix de Charente-Maritime MX GP, épreuve du Championnat du Monde de motocross, les 20 et 21 août, à Saint-Jean d’Angély, sur le circuit du Puy de Poursay.
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