Un jour, Marina Graveleau élèvera ses chèvres, c’est une certitude. En attendant, cette jeune maman de 25 ans multiplie les expériences professionnelles auprès d’éleveurs. Elle a récemment interprété une éleveuse passionnée dans une vidéo de Capr’Inov, le salon des éleveurs.

Qui êtes-vous donc, Marina ?

J’ai 25 ans, je suis maman d’une petite fille de 5 ans et je suis actuellement domiciliée à Surgères. Je suis originaire de la Chapelle-Largeau, dans les Deux Sèvres. Mes parents ne sont pas agriculteurs, mais j’ai toujours aimé le travail avec les animaux, et plus particulièrement les chevaux. Je suis cavalière depuis mes 9 ans. Je suis titulaire d’un bac pro CGEA option Élevage et Valorisation du Cheval.

Comment a débuté votre passion pour l’élevage ? qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir éleveuse ?

J’ai eu la chance de me former auprès d’éleveurs passionnés. Après mon bac, je me suis plutôt orienté vers un BTS ACSE (Analyse, Conduite et Stratégie des Entreprises agricoles) aux Herbiers, avec le projet de rester dans le milieu équin. J’ai effectué un stage chez Bruno Roy à Rorthais, dans un élevage de trois cent quatre-vingt chèvres en production laitière hors-sol. Je me suis prise de passion pour ces animaux et ce métier, et je me suis alors orientée vers un Certificat de Spécialisation Caprin, toujours aux Herbiers. Après mon CS j’ai fait deux mois chez mon ancien maître de stage. Ensuite j’ai eu ma fille. J’ai repris le travail dans les chèvres dans un élevage de trois cent quatre-vingt chèvres à Saint-Hilaire-du-Bois chez Véronique et Didier Legeay. Ce sont de très bons éleveurs qui m’ont permis d’évoluer et de me conforter sur le choix de mon futur métier. J’ai beaucoup appris avec eux. Après six mois, je suis retournée chez « mon mentor » Bruno Roy, qui m’a légué un savoir-faire et surtout une passion. Ensuite il y a eu quelques petits mouvements professionnels pour mon conjoint et moi. Depuis peu, je travaille en tant que commerciale dans le secteur agricole, plus précisément dans le secteur équin, ma première passion. C’est une nouvelle opportunité qui va encore m’apporter de l’expérience. J’ai toujours pour projet d’avoir un jour mon élevage mais je laisse le temps au temps : j’ai décidé d’aller à mon rythme sans me contraindre, me mettre la pression ou me fermer des portes.

Vous avez participé à la vidéo de Capr’Inov « Chèvres, je vous aime », pour dépoussiérer certaines idées reçues sur le métier d’éleveuse. Comment ce projet a-t-il débuté ?

Je travaille avec le conseil d’administration de Capr’Inov, et ils connaissent mon parcours, et mon projet de monter mon élevage. Ils connaissent également certains des obstacles que j’ai dû affronter, comme les préjugés sur les métiers agricoles, que ce soit en terme d’astreinte, de salaire, ou évidemment du fait d’être une femme, jeune qui plus est. Le fait que je ne vienne pas d’une famille d’éleveurs rendait aussi mon profil un peu « atypique ». Comme Capri’Inov a cette volonté de promouvoir le métier caprin, ils m’ont donc contacté pour que j’illustre ces différents aspects du métier dans cette vidéo. Le tournage a été réalisé chez une éleveuse membre de Capr’Inov. Elle a un très bel élevage, ça a été un vrai plaisir de tourner. Même si chaque élevage est particulier, je connaissais évidemment tous les gestes que l’on me voit faire sur la vidéo, ce n’est pas de la composition. La vidéo a fait un certain nombre de vues, et je suis plutôt fière du travail réalisé par toute l’équipe. J’espère avoir pu faire passer le message, et peut-être même aider certains jeunes à se renseigner sur le métier d’éleveur caprin.

 

La vidéo balaie cette idée reçue que ce métier n’est pas pour une femme. C’est un préjugé que vous avez connu ?

J’ai très souvent entendu « une femme ne peut pas faire le même travail qu’un homme » ; « tu n’es pas assez costaud »… je me sentais réellement concernée face aux préjugés que la vidéo caricature, et je pense pouvoir le dire aux noms de toutes : STOP : une femme peut faire le même métier qu’un homme, et même parfois mieux qu’eux. Nous sommes aussi fortes. Nous sommes aussi, voire plus, consciencieuses. Nous sommes surtout tout à fait capable de réaliser les mêmes tâches qu’un homme, dans n’importe quelle branche de métier agricole ou non. Quand l’acteur qui incarne mon « ami » a déballé son speech sur le travail en élevage, avec tous ces clichés, j’ai énormément ri. Je m’y suis retrouvée.

Dans la vidéo, on vous voit vous activer auprès des chèvres, mais pas seulement. Qu’est-ce que vous préférez dans ce métier ? et qu’est-ce qui vous plaît moins ?

Ce qui me plaît dans ce métier ? Le contact avec les chèvres ! Ce sont des animaux merveilleux, très expressifs, qui savent également nous rendre chèvre ! J’adore la traite, le travail du lait, surtout la qualité, la quantité, la sélection des mères, des boucs, des jeunes. Je suis une passionnée de génétique. J’aime beaucoup cette ambiance d’entraide qui existe entre les différents élevages, le contact avec les différents acteurs de la filière comme le conseiller de la laiterie, le contrôleur technique, le technicien d’alimentation… Parfois, ce qui me déplaît, ce sont les contraintes horaires, le matin et le soir, le week-end, c’est parfois difficile de jongler avec une vie de famille, mais tout à fait faisable si on est plusieurs associés dans la même société ou si on embauche une personne de confiance pour nous remplacer.

Quelles qualités faut-il pour être éleveuse ?

Il faut être passionnée, car sinon on en a vite marre ! Et il faut aussi avoir « l’œil éleveur » : c’est une sensibilité que l’on a ou pas, et qui peut s’acquérir avec l’expérience, qui aide à repérer, à de tout petits signes, si une bête va bien ou pas, si elle est malade, ou si elle va mettre bas par exemple. On repère les comportements anormaux, les sautes d’humeur, les bêtes qui s’isolent. C’est de l’ordre du ressenti, mais j’ai entendu pas mal d’éleveurs parler de ce fameux « œil ».

De votre expérience en élevage, gardez-vous des émotions particulières liées à la vie avec ces animaux ?

Il y a tellement de bons souvenirs ! Je ne vais en citer qu’un : dans un élevage où j’ai travaillé, j’avais un lien particulier avec une chèvre : quand je l’appelais, elle bêlait et elle venait vers moi pour me faire un câlin. Je me souviendrais toujours de cette chèvre.

 

Merci Marina, et bon courage pour vos projets auprès des animaux !

 

Salon Capr’Inov 2021 et édition spéciale du salon 2020

Comme tant d’autres événements locaux, le salon Capr’Inov a dû réfléchir à des « plans B », au regard de l’évolution de la situation sanitaire. Le salon dans sa version habituelle rassemblant plus de 200 exposants et marques, avec concours, animations, conférences est ainsi reporté au 24 et 25 novembre 2021.

Toutefois une formule spéciale de Capr’Inov se déroulera du 24 au 26 novembre 2020, 100 % digital. Le salon s’adapte et innove avec notamment des ateliers techniques (Capr’I Tech) et débats du Capr’I TV) auxquels vous pourrez assister de chez vous, en livre et en replay sur leur chaine YouTube et leur page FB.

Suivez l’actualité de Capr’Inov sur www.caprinov.fr, et ses pages facebook, twitter, youtube et instagram.