Depuis tout petit, Thibaut Rigaudeau fait du sport. Mais son parcours pour devenir champion de paratriathlon est loin d’être linéaire. Cela en fait un athlète d’exception, désigné comme le vendéen de l’année, catégorie sport, par le concours 2020 de la Jeune Chambre Economique de la Roche-sur-Yon.

 

Vous êtes dans les starting-blocks pour les Jeux Paralympiques de Tokyo ; qu’est-ce qui vous a mené si rapidement à ce niveau dans le paratriathlon ?

J’ai commencé le sport par le football, à la Roche-sur-Yon jusqu’à mes 18 ans. En parallèle, ma pathologie, une rétinite pigmentaire, progressait : je me suis alors orienté vers le futsal puis le cécifoot. Dans ce sport, j’ai intégré l’Equipe de France jusqu’en 2014, où je me suis blessé. J’ai fait un an d’athlétisme puis j’ai débuté le triathlon en 2018, lorsque je faisais une école de kiné pour déficients visuels. Des épreuves de détection m’ont fait entrer dans le collectif France. Je fais partie de l’Equipe de France de Paratriathlon depuis septembre 2019.

 

En tant que champion de France de Paratriathlon, en pleine ascension dans votre discipline, comment vivez-vous cette période inédite, depuis un an ?

C’est difficile. Nous sommes dans l’attente, sans visibilité. J’ai pu faire une seule course, à Quiberon, où j’ai terminé devant des athlètes dans le top 10 mondial. Les courses qui devaient avoir lieu en mars ont été annulées. On continue de s’entraîner mais c’est compliqué. Dès que c’est possible, je pars en stage avec mon guide triathlète pro, Cyril Viennot. Mon année professionnelle, de kiné, a été mise en parenthèse pour Tokyo. J’espère pouvoir montrer les progrès réalisés.

 

Quel est votre quotidien de sportif ?

Je m’entraîne 20 à 30 heures par semaine. Chez moi, je fais du tapis de course, du home trainer, en étant obligé de faire des gros zooms sur mes fiches d’entraînement. Mon statut de sportif de haut niveau me donne accès aux bassins de nage. Mais, en tant que malvoyant, les déplacements pour aller à la piscine me prennent du temps. D’ailleurs, plein de choses sont hyper galères dans le quotidien. Quand mon guide est là, il peut gérer tout ça. En plus, au moindre déplacement, pour des stages ou des tests de la fédé, il y a des tests PCR !

 

Dans ce contexte, que faites-vous pour vous détendre, vous ressourcer ?

La nourriture ! Avec ma compagne, on se fait pas mal plaisir en mangeant bien. Comme on ne peut pas faire grand chose, on se venge sur la nourriture, surtout le chocolat ! J’ai également l’habitude de suivre tous les sports ; actuellement, c’est le biathlon et toujours le foot. Le sport est toujours là : quand je m’entraîne, j’écoute des podcasts sur le sport !

Triathlète de haut niveau, kiné, vous intervenez aussi dans les collèges et lycées.
J’interviens pour sensibiliser les gens à la déficience visuelle. J’aime bien mettre les gens en situation pour leur montrer comment j’adapte ma vie. Même si, selon moi, je ne suis pas grand chose par rapport à d’autres.

 

2, 3 adjectifs pour vous décrire ?

Calme, généreux, à l’écoute. Et je déteste l’injustice.

Une devise ?

Ne rien lâcher. Dans la vie et dans le sport !

 

Merci Thibaut. On vous souhaite le meilleur

 

Thibaut RIGAUDEAU : champion de France Paratriathlon, 12ème mondial, vendéen de l’année, catégorie sport.
Le paratriathlon associe 750 m de natation, 20 km de vélo en tandem et 5km de course à pied en étant relié par la ceinture au guide.