Sébastien Gendron avoue sans souci qu’il est auteur de romans policiers et de littérature jeunesse. Les preuves montrent qu’il est aussi lauréat du Prix Vendée’Lire 2018. Mais nous avons cherché à en savoir plus. Lors de l’interrogatoire, il ne s’est pas départi de son humour pour sortir quelques répliques bien calibrées.

 

TDE : Au collège, bon élève en français ou dans une autre matière ?

 Bon en français mais nul en grammaire. Normal, la grammaire c’est l’algèbre du français. Et vu que j’étais nul en maths.

 

TDE : A quel âge, le 1er roman publié ?

32 ans, juste avant de devenir père.

 

TDE : Pourquoi le roman jeunesse, et comment cela intervient avec le polar adulte ?

Parce que mon fils ainé n’arrêtait pas de râler comme quoi il ne pouvait pas lire mes livres. Et puis lentement, c’est venu s’intercaler entre mes romans vieillesse. Maintenant, j’alterne de plus en plus.

 

TDE : Les phases d’écriture, plutôt le matin ou le soir ?

N’importe quand, je n’ai pas de préférence dans le domaine, je réponds juste à la demande quand mon cerveau veut plus rien faire d’autre qu’écrire.

TDE : Avec crayon et papier ou sur ordinateur ?

Ordinateur exclusivement. J’ai passé trop de temps sur des claviers. Bilan : à la main, j’écris comme un pied.

TDE : Au calme dans un bureau ou hors de chez vous, même entouré de bruits ?

N’importe où pourvu que je puisse m’asseoir et poser mon ordi sur mes genoux. Mais le bureau, c’est quand même le refuge absolu.

 

TDE : Ecriture inscrite rituellement dans le quotidien ou par intenses et brèves périodes ?

J’ai fini par prendre des habitudes : quand je suis sur un roman, c’est 9:00 – 16:00 obligatoire jusqu’au mot fin. Et des fois, ça me démange vraiment trop, alors je déborde sur la nuit. Ce qui est totalement contradictoire avec ma réponse précédente sur le sujet. Mais je dis ce que je veux.

 

TDE : Les idées de roman surviennent « toutes faites » ou apparaissent-elles au fil de l’écriture ?

Ça dépend de plein de choses que j’ai moi-même du mal à analyser. Parfois, c’est un titre et il faut que je trouve l’histoire qui va avec. D’autres fois, c’est un début, et je file. Ou bien j’ai la fin. Ou le milieu. Bref, ça se bâtit dans une sorte de grand foutoir et j’adore les foutoirs.

 

TDE : L’écran se noircit d’un jet ou laborieusement, avec beaucoup de corrections, de ratures ?

J’écris d’un jet, vite, sans trop me relire. Et puis l’ordinateur ne permet aucune rature. Parfois, c’est même un peu inquiétant : on dirait que c’est gravé dans le marbre alors qu’on est à peine sur le version 1.

 

TDE : Inspirations principales ?

La lecture, le cinéma, les terrasses de café peut-être aussi. Et parfois un type qui traverse la rue, une poubelle renversée, un ascenseur qui s’ouvre sans personne dedans, les warning d’une voiture vide, ce genre de choses d’un banal consommé.

 

TDE : Styles de lecture ?

Principalement du polar et de la littérature noire. Mais aussi de la blanche.

 

TDE : Lecture sur liseuse ou livres-papier ?

Le papier c’est incomparable. Ne serait-ce que pour cette sensation de voir le nombre de pages diminuer dans votre main droite sans bien voir comment l’auteur va faire pour conclure l’invraisemblable histoire dans laquelle il vous a entraîné.

 

TDE : En vacances, zéro travail ou quelques prises de note ?

Je déteste les vacances. Comment je fais, moi, si j’ai l’idée du siècle qui me tombe dessus alors que j’ai mes mômes toute la journée et des potes qui débarquent pour l’apéro et finissent par s’incruster pour le barbecue ? Les vacances, c’est pour les gens qui ont du temps.