Ce n’est pas parce qu’elles occupent les plus belles places en terrasse sur les quais de La Rochelle que les augustes Tours, emblématiques de la ville, n’ont pas connu des moments un peu… étranges. Retour sur quelques dates surprenantes.

1376 : ça commence fort pour la Tour Saint-Nicolas, la plus grosse des trois tours, dont les fondations s’enfoncent dans le sol marécageux. Encore aujourd’hui, les sols de la tour accusent une légère déclivité, de l’ordre de 2 %.

1651 : on rase gratis. La tour de la Chaîne, la plus petite des trois, se voit amputer de plusieurs étages par le souffle d’une explosion. Les soldats du jeune roi Louis XIV et du régent Mazarin ont fait fuir les Frondeurs qui tenaient la tour et ont, littéralement, mis le feu aux poudres ! Difficile d’imaginer que cette modeste tour a été aussi haute que sa voisine, la massive Saint-Nicolas.

1890 : malgré son classement au titre des Monuments historiques en 1879, la tour Saint-Nicolas se voit coiffée d’un très seyant mât télégraphique, pour servir à la transmission de messages envoyés depuis la Poste de l’Hôtel de Ville. Une contribution à la communication moderne, et une mission que la tour a exercée durant vingt-cinq ans.

1911 : drôle de mouette qui tourne autour des Tours ! Eugène Renaux, pionnier français de l’aviation, survole, pour la première fois, les Tours de La Rochelle dans son biplan Farman. Il est le premier homme à voir les Tours et la ville sous cet angle aérien.

1959 : Le 21 mars, Francine Paris et Roland Schmidt, funambules de leur état, échangent leur consentement… perchés sur un câble tendu entre la tour de la Chaîne et la tour Saint-Nicolas, à 20 mètres de hauteur. On peut à la fois avoir été témoins des grands événements de l’histoire… et d’un mariage.

1985 : Pour la soirée d’inauguration des premières Francofolies, Bernard Giraudeau, rochelais, propose à son ami et créateur du festival, Jean-Louis Foulquier, de marquer les esprits en descendant en rappel depuis la Tour de La Lanterne jusqu’à la scène située alors au véritable pied du monument.

2009 : première édition du championnat du monde de plongeon de haut-vol. Cinq autres suivront. Les plongeurs professionnels s’élancent depuis un petit promontoire installé à l’aplomb de la tour Saint-Nicolas, pour une chute acrobatique de vingt-six mètres, sous l’œil de milliers de curieux admiratifs.

2015 : Cabu et Wolinski, gargouilles pour l’éternité. À l’occasion de la rénovation de la tour de la Lanterne, et dans la grande tradition des tailleurs de pierres, deux gargouilles sculptées à l’effigie des dessinateurs sont venues se cacher parmi les décors de la tour. Un clin d’œil libre et facétieux, dans un lieu que des prisonniers couvraient autrefois de graffitis.

Tours de La Rochelle : tarifs, horaires, accès sur www.tours-la-rochelle.fr/

Cet article a été réalisé avec la collaboration du Centre des Monuments Nationaux de La Rochelle, www.monuments-nationaux.fr/