Aymeric Jeanneau, 43 ans, est manager général du Stade Rochelais Rupella depuis deux années. Après une carrière particulièrement riche en tant que joueur dans le basket hexagonal, il poursuit son travail de passeur, pour un projet sportif ambitieux.

Aymeric, comment a débuté votre histoire avec le basket et quelles ont été les grandes étapes dans votre parcours sportif et professionnel ?

Mon père jouait au basket, ma mère jouait au basket, mon frère jouait au basket… j’ai donc assez naturellement suivi le mouvement familial et j’ai commencé à jouer à 6 ans, au club de Saint-Fulgent. Ensuite, je n’ai plus vraiment quitté les salles. J’ai intégré le club de Cholet à 15 ans, j’ai commencé à jouer pro vers 17-18, puis je suis passé par Le Havre, Strasbourg, Lyon-Villeurbanne, puis de nouveau Strasbourg, où j’ai terminé ma carrière de joueur en 2013 pour entamer une reconversion en tant qu’encadrant au sein du club… avant d’arriver début 2020 au Stade Rochelais Rupella. J’ai eu la chance d’être de nombreuses fois sélectionné en équipe de France, avec plusieurs titres en Coupe et en Championnat.

Qu’est-ce qui vous amène aujourd’hui à manager le Stade Rochelais Rupella ?

Je me suis formé à la dimension managériale d’un club sportif à Strasbourg. C’est dans ce cadre que j’ai été contacté par Pierre Venayre, le directeur général du Stade Rochelais, pour intégrer la direction d’un club qui était en train de se réorganiser, avec notamment l’intégration de plusieurs sports – dont le basket – sous une même bannière. Ma feuille de route était de faire grandir et de rebooster un club et une équipe qui marquait le pas, et de faire en sorte que le basket prenne toute sa place dans cette entité « Stade Rochelais ». Cela passe évidemment par les résultats sportifs, mais également par le déploiement d’une offre de basket qui soit différente, un peu plus spectaculaire.

Quelles valeurs appréciez-vous dans ce club ?

Le Stade Rochelais sait tout ce qu’il doit aux hommes qui l’ont aidé à être le grand club qu’il est devenu. Cette dimension humaine, elle est très présente, et très sensible. Ce n’est pas un club qui ne réfléchit que par l’économie ou que par les résultats sportifs bruts. Ici, on accueille les joueurs, il y a un projet sportif, une vision de territoire, c’est très important pour moi, je me reconnais pleinement dans cet état d’esprit fait de respect, de travail, d’humilité et de performance. Des personnes comme Pierre Venayre ou Vincent Merling [ndr : le président du Stade Rochelais] sont de grands professionnels.

Quel est le rôle d’un « manager général » ? par quels moyens on imprime sa marque sur une équipe, un encadrement, un club ?

Le manager général fixe le cap, définit les objectifs, en terme de résultats sportifs, de recrutement de joueurs ou d’encadrants, en terme de formation, en collaboration étroite avec les autres composantes du club. Concrètement, je participe à l’élaboration du projet sportif global, en apportant mon expérience, pour que les gens supportent un Stade Rochelais «tous sports confondus », porteur de valeurs, d’émotions, de spectacle. Pour avoir été longtemps joueur à un haut niveau, puis encadrant, j’ai une bonne vision de ce qu’il est possible de faire pour que le basket puisse proposer plus qu’un seul temps de jeu. La performance sportive doit évidemment être le moteur – sans cela, les gens ne suivent pas – mais on doit pouvoir venir au basket pour une soirée plus spectaculaire, un peu à l’image de ce que propose le basket U.S.

En tant que joueur, quel est votre plus beau souvenir ?

C’est assez paradoxal, parce qu’à cette question, on est souvent tenté de répondre que les meilleurs souvenirs, ce sont les grands victoires et les grands titres avec l’équipe nationale. Évidemment que ce sont des grands moments, très intenses, très riches en émotion… mais finalement, quand vous êtes dans le circuit pro, ça fait presque partie du boulot de vivre ça. Donc je vais vous répondre que le meilleur souvenir qui me vient spontanément à l’esprit, c’est ma première victoire en Championnat de France quand j’avais 15 ou 16 ans. Parce que là, on n’est pas professionnel, qu’on est allé puiser très loin dans ses ressources, et que l’on pressent que ces premiers titres peuvent ouvrir à quelque chose de plus grand.

Et votre plus grande fierté en tant qu’encadrant ?

Ce qui me rend toujours heureux, et fier, c’est de voir comment les gens évoluent. D’où ils partent, comment on arrive à les accompagner pour qu’ils puissent donner le meilleur d’eux-mêmes.

Un dernier mot sur vos objectifs sportifs pour cette année ?

L’objectif annoncé en début de saison était de nous placer dans le Top 5. Pour l’instant, nous n’y sommes pas, pour de bonnes et de mauvaises raisons. Il y a eu pas mal de blessures notamment. Donc on fait le dos rond, il nous reste quatre matchs pour nous reprendre. On va y arriver.

Merci Aymeric, et bon courage pour cette saison et pour cette aventure rochelaise !

Retrouvez le Stade Rochelais Rupella sur son site, où vous trouverez toutes les infos : les équipes, les joueurs, les matchs, le classement, etc.

Crédits photos : L’Humière