TDE : Commençons par un peu d’histoire, d’où vient cette envie de reprendre une exploitation agricole ?

Alexandre : Depuis que je suis petit ! Mes parents ont une exploitation agricole sur la commune de Grues. La maison était juste à côté. Avec mon frère, dès qu’on avait du temps, on venait à la ferme.

Au début, j’avais choisi une voie différente pour mes études, j’ai suivi un BTS à la conception mécanique. Mais au bout d’un moment, je m’ennuyais dans les bureaux. j’ai décidé de me reconvertir. Après une année d’étude en alternance, j’ai obtenu un diplôme en gestion et techniques agricoles. L’idée de m’installer a fait son chemin. J’ai démarré ma vie professionnelle par une activité salariale le temps de trouver une exploitation à reprendre. Puis j’ai suivi la voie de mes parents et de mon grand-père paternel, exploitants agricoles.

TDE : Reprendre une exploitation agricole, c’est difficile ?

Alexandre : Oui, assez. Au début de ma première année de BTS, je voulais directement reprendre une ferme. À la fin de mon BTS, j’avais déposé un dossier auprès de la SAFER. Les terres ont été attribuées à une autre personne. C’est le parcours du combattant. Au deuxième dossier sur des terres différentes, au comité suivant les décisions d’attribution, quand on m’a dit que c’était moi qui étais retenu, je n’arrivais pas à y croire !

 

TDE : Quelles sont les difficultés qui vous ont le plus appris ?

Alexandre : J’ai appris qu’il ne faut pas se laisser faire pour ne pas se sentir rabaisser. Il faut être fort et bien préparer des kilos de dossier. Il faut aussi bien surveiller ce qui se passe dans la gestion au démarrage de l’exploitation.

Bien se préparer pendant les démarches de dossier. Réfléchir aux questions à poser et aux questions que l’on va vous poser, c’est le principal. Il faut bien anticiper tous les frais que l’on va avoir pour ne pas avoir de surprises.

Bien écouter ceux qui nous entourent. Il peut aussi y avoir un écart entre les conseils à l’école et la réalité du terrain.

 

TDE : Si c’était à refaire, que feriez-vous différemment ?

Alexandre : Je ne changerais pas grand-chose, ça c’est pas trop mal passé en fait !

 

TDE : Pour vous, être entrepreneur c’est… ?

Alexandre : D’abord travailler pour soi et ne pas avoir quelqu’un sur le dos, même si parfois ça ne fait pas de mal ! Cela permet d’avoir du temps libre quand il y a moins d’activité. Etre entrepreneur, c’est aussi bien surveiller la gestion et les comptes au départ. Et surtout ne pas avoir peur de travailler. Quand j’étais salarié, dès que j’avais du temps, je venais travailler avec mon père.

 

Merci Alexandre !