A peine terminées les Journées Européennes des Métiers d’Art, qu’Hélène Fromonteil reprend le cours de ses activités installées dans le quartier médiéval de Parthenay depuis un peu plus d’un an. Un dessin, un modelage, une sculpture sur bois, tout un cheminement dans la création, tout un savoir-faire, un parcours de vie aussi.

TDE : Commençons par un peu d’histoire, d’où vous vient cette formidable énergie entrepreneuriale ?

Hélène : C’est un long parcours passionnant qui m’a conduit à travailler aujourd’hui à mon compte. Je suis née à Vasles (79), ai obtenu mon diplôme de l’Ecole Boulle en métiers d’art et sculpture sur bois en 2011, puis j’ai souhaité m’enrichir de nouvelles expériences. J’ai suivi une formation d’un an en Italie du nord dans une école spécialisée dans la sculpture statuaire. J’ai ensuite travaillé dans la restauration de portes d’églises en Corse. Il me manquait une expérience avec des machines pour parfaire ma technique, j’ai donc passé un CAP en menuiserie.

J’ai par la suite voulu m’installer à mon compte, mais pour démarrer, mes travaux n’étaient qu’en sous-traitance, ce qui est la dure réalité du travail dans ce domaine. J’ai donc mûri un vrai projet entrepreneurial car j’avais envie d’avoir mes propres clients, ne plus être qu’une « petite main » !

 

TDE : Diriger sa propre entreprise, c’est difficile ?

Ah il faut vraiment être persévérant(e) ! C’est beaucoup d’énergie pour une évolution lente sur un métier qui reste quand même de niche. L’important c’est de ne pas rester seul, d’être entouré par les collègues, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat par exemple… Et puis il faut savoir endosser plusieurs casquettes : la production, la gestion, la communication… Pas simple. La confiance en soi est alors un élément clé.

 

TDE : Avez-vous connu des échecs ? Que vous ont-ils appris ?

J’ai 28 ans, j’ai donc encore beaucoup à apprendre ! Néanmoins je sais déjà qu’il est nécessaire dans mon métier de savoir prendre du recul. J’avais tendance à m’emballer sur des projets innovants ou exaltants, mais la réalité est vite revenue pour me faire garder les pieds sur terre. J’ai appris à faire évoluer le relationnel avec les clients.

 

TDE : Si c’était à refaire, feriez-vous différemment ?

J’ai créé mon entreprise pour faire de la sous-traitance, donc je n’avais rien préparé ou presque. Si c’était à refaire, je réfléchirais beaucoup plus : j’établirais un business plan, une étude de marché… Avec un cadre, une stratégie, on sait davantage où on va.

 

TDE : Pour vous, être chef d’entreprise, c’est quoi ?

C’est continuer à exercer son savoir-faire tout en étant multi-casquettes : la communication, les clients, les expositions, les salons… Il faut maintenir l’ouverture aux autres, ne pas s’enfermer dans son atelier.

 

TDE : Enfin, quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaiterait entreprendre dans votre métier ?

La sculpture, c’est un métier passion. C’est génial, mais il faut multiplier les expériences, surtout quand on sort de l’école sans être passé par l’alternance. Le jour où j’ai compris qu’il était possible de vivre de mon métier en dehors de Paris, quel soulagement !

 

Hélène Fromonteil propose en parallèle de son activité des stages et cours de sculpture sur bois, modelage sur argile. « Avant de réaliser une sculpture sur bois, on fait souvent un moulage en plâtre ou en résine, ça permet de mieux appréhender les perspectives, les volumes »

 

Site web : http://hfsculpture.fr

Page Facebook : @HFSculpture