Les contes et les légendes inspirent le passé, le présent et même le futur de nombreuses régions. La région du Poitou fait partie de l’une d’entre elles. Le château de Cherveux, à Cherveux dans les Deux-Sèvres, en est d’ailleurs une illustration. Classé monument historique depuis 1929, l’édifice a traversé les époques sans subir de dégâts majeurs, et ce, depuis le xiie siècle ! Le château aurait-il une bonne fée qui veillerait sur lui ? On peut se le demander lorsque l’on en connaît l’histoire. Pour ceux qui ignorent tout de son passé, pas d’inquiétude ; nous vous proposons une petite séance de rattrapage !
Immiscez-vous au cœur de l’histoire du château de Cherveux
Une motte castrale…
Saviez-vous que cet emblématique château était à l’origine une simple motte castrale ? L’ouvrage est un bâtiment de défense fortifié populaire au Moyen Âge, monté sur une motte de terre circulaire afin de montrer la puissance des seigneurs. Ancienne dépendance de l’abbaye de Saint-Maixent-l’École d’après des textes de 1100, on ne mentionne le château de Chevreux qu’à partir du XIIe siècle. C’est plus tard que l’édifice féodal prend vie et s’élève au rang de forteresse médiévale, alors aux mains de la famille Lusignan. Au milieu du XIIIe siècle, il leur fut repris par le roi Louis IX ; commença une succession de passations seigneuriales à partir du XIVe siècle : Melo, Craons, Chalons. La fortification fut également prise par les Anglais puis restituée aux membres de la famille La Trémoille.
Devenue un château fort
Il faut dire que ce château a un passé quelque peu métissé. En effet, l’édifice a été construit par un Écossais sur les terres françaises, dans le département des Deux-Sèvres. C’est en 1470 que Robert Cunningham, qui hérita de la forteresse à la suite de son mariage avec Louise Chenin, prit la décision de construire le château de Cherveux – encore en l’état –, aidé financièrement par le souverain. Mais qui était Robert Cunningham ? Cet homme, d’origine écossaise donc, occupait le poste de capitaine des gardes sous Louis XI. La bâtisse rassemblait alors toutes les caractéristiques d’un château fort : enceinte, douves, chemin de ronde au niveau du donjon, mâchicoulis. Tous ces éléments restent visibles et extrêmement bien conservés à ce jour.
Une demeure à la croisée des conflits
Bien des conflits ont animé les terres nationales. Le château de Cherveux fut d’ailleurs l’un des théâtres de certains d’entre eux. Dans un premier temps, ce sont les guerres de Religion qui en firent une place forte du protestantisme. La période révolutionnaire faillit être le dernier quart d’heure pour le château de Cherveux menacé de destruction. Cependant, il y échappa de justesse et connut un regain de jeunesse en étant vendu puis classé parmi les monuments historiques en 1929.
Connaissez-vous la légende qui gravite autour du château de Cherveux ?
Au fil des siècles, et cela depuis son édification, le château de Cherveux a été habité par de nombreuses légendes. Mais il en est une en particulier qui sévit encore aujourd’hui entre les murs de la bâtisse. Avez-vous déjà entendu parler de la fée Mélusine ? Toute l’histoire deux-sévrienne prit racine à la construction du château. La légende raconte que Mélusine elle-même aurait fait apparaître le château au milieu d’une nuit.
La fée Mélusine est un personnage légendaire et intemporel dans de nombreuses régions de France, et notamment dans la région du Poitou. Si vous posez la question aux Poitevins, vous entendrez qu’elle serait à l’origine de la fondation de plusieurs autres forteresses ainsi que de la prospérité et de la fortune de familles seigneuriales. Mi-femme mi-serpent, Mélusine s’est fait aussi appeler « la bâtisseuse » ou « Mère Lusine ». Les Lusignans sont même au cœur des légendes de la fée Mélusine comme le montre son nom « Mère Lusine » pour mère des Lusignans. Raymond de Lusignan serait, d’après l’histoire, l’époux fou amoureux de la fée.
Parcourez le jardin et les couloirs de ce légendaire château !
Octroyez-vous une petite visite dans cette demeure féodale qui va vous permettre de traverser l’Histoire. En très bon état de conservation, la bâtisse est un régal pour les yeux avec l’ensemble de son architecture et de ses sculptures encore existantes, telles que la sculpture d’un couple désigné comme Robert Cunningham et sa femme, Louise Chenin. Cette œuvre semble protéger et veiller sur le château.
Lorsque vous arpenterez les différentes pièces accessibles, vous pourrez en admirer la décoration intérieure, les charpentes en bois similaires aux coques des bateaux ainsi que les majestueuses cheminées qui trônent dans certaines. Savez-vous ce qui est stupéfiant et remarquable concernant cet édifice ? La majorité des murs, des sols et des cheminées sont des éléments d’origine, ils ont bravé le temps malgré les différentes péripéties auxquelles s’est frotté le château de Cherveux. La robustesse de ses dalles et de ses pierres en fait un monument patrimonial de caractère dans les Deux-Sèvres.
