Entre Thouars et Parthenay, siège la commune de Glénay, une bourgade au nord des Deux-Sèvres. La région rurale à la biodiversité riche fait de cet endroit un lieu de résidence paisible. Si vous souhaitez déconnecter pendant quelques jours, loin du tumulte des villes, Glénay fait partie des destinations à envisager. Au cœur d’une nature verdoyante, vous pourrez découvrir le projet qui anime la commune : la restauration du château de Glénay. Ce chantier de grande envergure est mené par deux frères : Philippe et Michel Durand.

 

Quelles sont les origines de ce château dans les Deux-Sèvres ?

C’est à Glénay, commune du département des Deux-Sèvres, que furent érigées au XIIe siècle les premières fondations de ce qui deviendra le château de Glénay.
À ses débuts, avant de prendre l’appellation de « château », le bâtiment était une maison forte. Construite en hauteur sur une façade rocailleuse, cette base de construction lui permettait de surplomber la rivière le Thouaret. La maison forte devint alors un excellent point d’observation pour le capitaine veillant sur le passage qui traversait la rivière. N’était-ce pas un cadre de travail tranquille et serein ?

Par la suite, il semblerait qu’un seigneur prit possession des lieux entre le XIIIe et le XIVe siècle et qu’il entreprit des rénovations pour fortifier le bâtiment vulnérable. C’est alors qu’un véritable château s’éleva dans la commune de Glénay. Cette forteresse vit passer de nombreuses familles et fut notamment la propriété des ducs de Richelieu jusqu’à la Révolution, où elle fut abandonnée.

La nature et la végétation reprirent leurs droits, les bâtiments attenants au château furent alors donnés à des fermiers pour en faire des logements et des exploitations agricoles.

 

Passerelle du Thouaret

 

L’influence de notables familles poitevines sur cette demeure seigneuriale

Tout comme des centaines de châteaux, celui de Glénay eut le privilège d’avoir à sa direction d’illustres familles et seigneuries. Pour en citer quelques-unes, nous pouvons évoquer les Beaumont, les Saint-Gelais de Lusignan puis, au XVIIe siècle, les Vignerot de Pontcourlay appartenant à une famille que vous connaissez peut-être plus comme étant celle des ducs de Richelieu. C’est d’ailleurs la famille la plus notable qui habita dans ce logis de Glénay et qui en fit la renommée. D’ailleurs, sachez que le cardinal de Richelieu fit escale au château pendant quelques mois – entre 1610 et 1611 – afin d’épauler son beau-frère René de Vignerot de Pontcourlay atteint d’une maladie douloureuse. La fille de ce dernier, Marie-Madeleine de Vignerot de Pontcourlay, passa la plus grande une partie de son enfance au château de Glénay puis vécut au château de Richelieu avant de faire partie de l’entourage proche de la reine Marie de Médicis. Au défilé des personnalités, il y eut également le maréchal de Richelieu (Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis) et le duc de Richelieu (Louis-Antoine-Sophie de Vignerot du Plessis) qui hérita de cette demeure seigneuriale pour, ensuite, la vendre et mettre fin au règne des ducs de Richelieu sur les lieux.

 

Le début d’une nouvelle vie pour le château de Glénay

Abandonné depuis plus de 250 ans, il ne reste du château de Glénay que la structure des murs de pierre. Pour la petite histoire, le duc de Richelieu, maréchal de France au XVIIIe siècle, serait à l’origine du démantèlement de la couverture et du plancher du logis. Mais pour quelle raison aurait-il ôté une grande partie de la structure de sa demeure ? Eh bien, il aurait fait transférer le plancher et la couverture jusqu’au château de Richelieu afin de le parfaire. Bien sûr, l’impact de la Révolution et l’épreuve du temps sur le château ont aussi leur part de responsabilité.
En 2012, une lueur d’espoir agite la commune de Glénay. Deux frères passionnés d’histoire et de patrimoine sont émerveillés par le charme de cette bâtisse. Édifice en mauvais état, ce rachat était l’occasion de dépoussiérer les parties protégées du monument.
Après avoir acheté le château, les frères Durand entreprennent de faire une étude complète du chantier afin de pouvoir redonner vie à ce site patrimonial et culturel important sur le territoire.

 

Chapelle Sainte-Marguertie

 

Un combat pour faire revivre ce château

Il aura fallu neuf ans d’études et d’analyses approfondies pour pouvoir commencer un chantier faramineux dans les normes. Neuf ans pour recueillir l’ensemble des données nécessaires à la restauration de cet édifice classé monument historique. Le but est évidemment de conserver tous les atouts et toutes les caractéristiques du bâtiment, comme son architecture qui est un témoignage de la pré-Renaissance.
La valeur de cette restauration a été estimée à 1,4 million d’euros. Une majeure partie est prise en charge par l’État (880 000 euros), le reste est l’investissement des Durand. Depuis 2021, les équipes sont à pied d’œuvre pour rendre toute la majesté à ce site. À terme, le château de Glénay deviendra un véritable lieu culturel où seront exposés de nombreux artistes par exemple. Cette restauration sera l’occasion de sensibiliser le public à l’écologie avec l’accueil de représentants des métiers du bâtiment.