Comment en est-on venu à donner ce nom au département des Deux-Sèvres ? C’est la question que tout habitant, touriste ou même enfant pourrait se poser. Sachez que chaque mot a son origine, il en va de même pour les noms des villes. Les départements français ont été remaniés à de nombreuses reprises, c’est pourquoi on peut entendre de tout au sujet de leur signification. Nous avons décidé de vous en dire un peu plus sur les origines du nom de ce département de la Nouvelle-Aquitaine.

 

Comment ont été créés les départements français ?

Lorsque l’on part en vacances, nous pouvons facilement nous repérer géographiquement grâce aux régions et aux départements dans lesquels nous allons. Ainsi, il est plus simple d’exprimer la destination finale à notre entourage, bien que les points cardinaux soient un moyen aussi pertinent et relativement aisé à se représenter. Évidemment, cette segmentation territoriale n’est pas due au hasard. De nombreuses fois modifiées et réorganisées, les délimitations étaient toutefois réfléchies.
La dernière grande refonte du territoire, dont nous gardons aujourd’hui encore les fondements, s’est déroulée au tout début de la Révolution française, fin 1789. En effet, vous savez sans doute que ce soulèvement naquit dans le seul but de faire tomber l’Ancien Régime, soit la monarchie absolue, pour redistribuer le pouvoir et lutter contre les inégalités sociales. C’est donc la nouvelle Assemblée nationale constituante qui mit en place le concept de départements afin de remplacer les anciennes provinces militaires et religieuses, jusque-là inégales en droits ainsi qu’en compétences. Bien que la discussion ait été houleuse entre les députés de l’Assemblée, ils tombèrent d’accord pour 83 départements. Ils définirent par la même occasion des chefs-lieux accessibles à cheval en une journée depuis les départements alentour. Toujours régies par le pouvoir central, ces nouvelles circonscriptions administratives départementales se devaient d’être libres et égales en proportion et en droits.
Il est évident que depuis 1790, période à partir de laquelle furent réellement mis en place les départements, ces derniers augmentèrent en nombre – jusqu’à 130 sous Napoléon pour redescendre à 101 aujourd’hui.

 

Château de Javarzay à Chef-Boutonne

 

L’émergence des Deux-Sèvres, un département du Poitou

La grande réorganisation mise en route fin 1789 fut discutée et débattue durant toute l’année suivante. Effectivement, il était question de repenser l’ensemble d’un territoire. Il fallut séparer, mais aussi associer d’anciennes provinces, puis les renommer pour faire table rase du passé et se tourner vers le futur.
À l’origine, le département des Deux-Sèvres ne fut pas la première idée émise par l’Assemblée. Pour tout vous dire, cette circonscription était sous l’Ancien Régime une province du Poitou. Les députés firent tout d’abord le choix de diviser cette zone en deux : le Haut-Poitou et le Bas-Poitou ; tout simplement parce que l’un se trouve au nord et l’autre plus au sud. Cependant, il fut soulevé que ces deux premiers départements étaient relativement grands. C’est pourquoi l’idée fut émise de partager le Poitou en trois : la Vendée à l’ouest, les Deux-Sèvres au centre et la Vienne à l’est. Voilà comment ce grand territoire poitevin fut réorganisé et conservé jusqu’à ce jour.

D’où vient l’appellation du département des Deux-Sèvres ?

Situé entre la Vienne et la Vendée, le département des Deux-Sèvres a une culture riche et diversifiée. Dans les terres luxuriantes de la Nouvelle-Aquitaine, le département des Deux-Sèvres se compose de trois grandes parties naturelle distinctes : le bocage au nord-ouest, le Marais poitevin au sud-ouest et la plaine. Comme la majorité des départements, le département des Deux-Sèvres fut appelé ainsi en raison de ses spécificités territoriales. En effet, la plupart des circonscriptions furent nommées en s’inspirant de leurs caractéristiques géographiques, telles que les zones montagneuses, les fleuves ou les rivières, la proximité avec la mer, etc., donnant lieu à des noms comme Rhône-et-Loire, Seine, Hautes-Alpes ou Haute-Garonne. Concernant les Deux-Sèvres, la zone est traversée par de nombreux cours d’eau, notamment deux principaux : la Sèvre Niortaise et la Sèvre Nantaise. La Sèvre Nantaise est le dernier grand affluent de la Loire, tandis que la Sèvre Niortaise est un fleuve côtier majeur allant se déverser dans l’Atlantique. En tenant compte de ces informations, à votre avis, à quel nom de département ont-ils pensé en 1790 ? Les Deux-Sèvres bien sûr, et ce, en raison des deux affluents nommés Sèvre Niortaise et Sèvre Nantaise qui sillonnent les terres deux-sévriennes.

 

Luzay dans les Deux-Sèvres

 

À la découverte de ces deux cours d’eau deux-sévriens

Éléments principaux de l’appellation du département, la Sèvre Nantaise et la Sèvre Niortaise sont des cours d’eau passionnants à arpenter au moyen d’un kayak ou d’un canoë, pour embrasser la splendeur de la biodiversité environnante et les merveilleux sites patrimoniaux les bordant.

La Sèvre Nantaise

Située à l’ouest de la France, cette rivière court sur environ 140 km. Prenant sa source au cœur des Gâtines, elle traverse les départements de Nouvelle-Aquitaine, son point de départ, ainsi que les Pays de la Loire, son point final, en allant se déverser dans la Loire à Nantes. La Sèvre Nantaise est un cours d’eau fascinant doté d’un écosystème abondant, le long duquel de nombreux sites patrimoniaux s’élèvent, comme le château de Clisson, le domaine de la Garenne Lemot ou le château de Tiffauges aussi appelé le « château de Barbe-Bleue ». Des lieux remplis d’histoire à découvrir en canoë ou à pied.

La Sèvre Niortaise

Proche de la Sèvre Nantaise, la Sèvre Niortaise est un fleuve et non une rivière, d’environ 160 km. Prenant sa source en Nouvelle-Aquitaine, dans les Deux-Sèvres à Sepvret, elle aussi termine sa course dans les Pays de la Loire, en Vendée, pour se jeter directement dans l’anse de l’Aiguillon. Cet affluent est nommé ainsi, car il traverse la grande agglomération de Niort dans les Deux-Sèvres, permettant autrefois de fournir de l’énergie aux moulins. La Sèvre Niortaise est un fleuve regorgeant d’une flore aquatique luxuriante à protéger, notamment du fait de son passage dans le Marais poitevin.

 

Château de Saint-Loup-sur-Thouet