TDE : Commençons par un peu d’histoire, comment êtes-vous devenu président de Bienvenue à la Ferme ?

LP : Je me suis installé en janvier 2007. J’ai très vite adhéré à ce réseau qui est une émanation des chambres d’agriculture. Dans notre département, c’est l’association « Agriculture et tourisme en Deux-Sèvres » qui gère la marque « Bienvenue à la ferme ». J’ai ensuite accédé au conseil d’administration et suis devenu président l’an dernier. Il est essentiel que ce soit un paysan qui soit à la tête du réseau. Aujourd’hui, nous fédérons une soixantaine d’adhérents, des éleveurs, des céréaliers… Qui ouvrent leur ferme aux écoles, aux touristes aussi à travers le camping, les emplacements pour camping-car… Ils ont fait ce choix de s’ouvrir à l’extérieur et de diversifier leurs revenus. Certains ont même ouvert une boutique pour vendre leurs produits en direct.

Ce sera normalement le cas sur mon exploitation l’an prochain. J’ai le projet aussi de faire découvrir la biodiversité, la beauté et la richesse des prairies de notre belle Gâtine.

 

TDE : Est-ce que le métier d’éleveur ovin est difficile aujourd’hui ?

LP : Je suis issu du milieu agricole et mes parents avaient sans doute un temps d’avance sur la façon d’aborder leur métier. Je me suis toujours dit qu’un jour, à mon tour, j’aurais une ferme. Le lait n’étant pas du tout « mon truc », j’ai choisi de partir sur une petite production de moutons et donc d’agneaux pour la viande avec de la vente directe. Au début des années 2000, en école d’agriculture, on nous en dissuadait en nous encourageant à « faire du volume ». Aujourd’hui, je suis en accord avec ma vision de ce métier. Je ne travaille pas moins mais autrement, avec un troupeau plus petit, mais aussi un label IGP Agneau Poitou-Charentes qui permet notamment d’exporter la viande vers le Royaume-Uni. Je développe aussi des recettes que je fais réaliser par un prestataire sous la forme de bocaux. Le chevreau de lait à l’ail, par exemple, rencontre un vif succès sur les marchés. Là, on ne vend pas seulement un produit, mais aussi un terroir !

 

TDE : Le cheptel de Mouton Village, c’est le vôtre !

LP : Oui, j’ai racheté le cheptel du Parc Mouton Village à Vasles en novembre 2013. Il comptait une petite centaine d’animaux. Aujourd’hui, ce sont 150 brebis, une vingtaine de béliers et autant de chèvres. J’ai toujours été curieux des différentes races existantes. Les agneaux vendus chaque année représentent un tiers environ de mon chiffre d’affaires. La promotion de toute la filière à Mouton Village est essentielle et coïncide bien avec mon objectif de valoriser mon travail par moi-même. A une époque, j’avais plus de 500 brebis sur mon exploitation, aujourd’hui, je fais mieux avec moins ! Mes 65 hectares de terres suffisent et il y a aussi un peu d’éco-pastoralisme sur la commune de Béruges et à la CPAM de Niort. Les troupeaux qui pâturent, c’est moins polluant que les tondeuses !

 

Le réseau « Bienvenue à la Ferme » en Deux-Sèvres :
> Créé par les chambres d’agriculture au niveau national
> En Deux-Sèvres, il est géré par l’association « Agriculture et tourisme en Deux-Sèvres » et fédère une soixantaine d’adhérents
> Président : Ludovic Pachot
> Le cahier des charges national demande aux candidats le respect de certains critères en termes de déontologie, de qualité, de capacité de réception des touristes ou des écoles (pour la ferme pédagogique), de tenue des abords de la ferme…
> Une ou un technicien de la chambre d’agriculture est mis à disposition du réseau pour établir un pré-diagnostic et proposer quelques améliorations
> La journée de labellisation se déroule en présence du président et idéalement de plusieurs membres du réseau qui sont proches géographiquement ou dans le même domaine d’activités que le « petit nouveau »
> L’un des objectifs est alors aussi de créer du lien entre les membres du réseau.
> Cotisation annuelle simple : 250€. Avec appui technique, ajouter 145€.
> Page Facebook : www.facebook.com/BienvenuealafermeDeuxSevres