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Ancien joueur de football parmi l’élite nationale dans les années 80, Fabrice Poullain est aujourd’hui responsable de la section féminine des Chamois Niortais qu’il ambitionne, toujours avec la même passion, de conduire au plus haut niveau.

TDE : Quelle a été votre carrière footballistique ?

J’ai commencé très tôt ; chez nous c’était plutôt une passion familiale. J’ai d’ailleurs un oncle qui a failli passer professionnel. Le contexte était bien différent d’aujourd’hui, à l’époque, 3 ou 4 clubs formaient chacun 2 à 3 jeunes. Aujourd’hui, tous les clubs forment une quinzaine de jeunes par saison. Mon parcours a été passionnant à vivre : à 16 ans j’intégrais le FC Nantes. Ensuite, le PSG, l’AS Monaco, l’OGC Nice et pendant toute cette carrière professionnelle j’ai eu de belles victoires et satisfactions : 2 titres de champion de France, une finale de Coupe de France, un quart de finale de Coupe d’Europe des Clubs Champions et… 10 sélections en équipe de France !

TDE : Ça a été compliqué de gérer l’après ?

Oui surtout à mon époque, il n’y avait pas de contrats publicitaires et autres opportunités qu’on connaît aujourd’hui. Il fallait se préparer pour ne pas se retrouver sans rien du jour au lendemain.

Je suis donc devenu journaliste sportif notamment pour Canal Plus puis agent de joueurs.

TDE : Est ce que c’est facile à détecter un bon joueur ?

Oui, on le voit vite et ce sont toujours les mêmes qualités. Il y a la technique, la vivacité bien sûr mais le plus important c’est la partie psychologique.

TDE : Aujourd’hui, vous entraînez une équipe féminine aux Chamois Niortais, c’est la même logique qu’avec les hommes ?

Et bien j’ai été très agréablement surpris par la détermination, l’envie des filles, leur capacité d’analyse, d’écoute aussi. Paradoxalement, c’est à moi d’être plus précis sinon elles me posent une avalanche de questions ; de savoir peser mes mots avant, pendant et après les matchs sinon l’impact sur le groupe peut être très négatif… C’est fabuleux !

En plus, je leur impose des séances d’entraînement que je ne ferais pas faire aux garçons, elles ont une détermination impressionnante.

TDE : Quel est l’objectif pour cette équipe ?

Je dirige cette équipe depuis août 2017 et notre objectif est d’atteindre le niveau national. C’est un gros travail de préparation auquel nous nous attaquons avec mon équipe car il faut répondre aux exigences de la Fédération, notamment rechercher des partenaires financiers et employeurs pour les joueuses, donner des moyens mais aussi une âme à cette formation. Normalement, il faut environ 4 ans pour y parvenir.

TDE : Le football féminin a beaucoup progressé ces dernières années ?

Oui, l’engouement des filles a bien évolué ! Il y a 15 ans elles choisissaient la danse, la natation, l’équitation comme activité ; aujourd’hui elles sont la moitié à venir vers le football et c’est très bien. Les médias en parlent aussi davantage et l’équipe nationale féminine brille sur la scène internationale ça c’est super.

TDE : Justement, que pensez-vous de cette Coupe du Monde 2018 ?

Je trouve qu’il y a une excellente organisation de la part des Russes, beaucoup de rigueur. J’ai vécu 1998 en tant que journaliste sportif et je peux vous dire que c’était formidable, c’est une compétition à part.

TDE : Quel conseil auriez-vous pour un jeune qui voudrait en faire son métier ?

Je lui dirais de rester passionné, de ne pas en faire obligatoirement un métier dès 16 ans ! Essayer de rester en dehors du business un maximum de temps. Aujourd’hui, le foot est un moyen d’exposition sociale, de nombreux parents poussent leur enfant mais ce n’est pas la bonne méthode.

TDE : Vous avez transmis le virus à vos enfants ?

Non mes enfants ne font pas de foot mais l’un de mes fils est fervent supporter du PSG !

Découvrez ce qui se cache dans le smartphone de Fabrice Poullain !