Le volley assis vous laisse quelque peu perplexe ? Venez sur le terrain et faites-vous une idée neuve : c’est un sport pour tous, qui peut se pratiquer à haut niveau, ouvert aux valides et aux non-valides. Il a fait une entrée réussie en octobre 2016 au Volley Ball Pexinois Niort.


Cela faisait déjà quelques saisons que le VPBN, club évoluant au niveau national, souhaitait renforcer sa présence dans le sport pour tous. Ce projet, validé en assemblée générale, a grandi en 2016. Il s’est d’abord traduit par l’accueil de l’Equipe de France des Sourds venue rencontrer les équipes masculines du club en avril et par une démonstration de volley-ball assis. Il se concrétise durablement avec la création de la section volley assis.

Une nouvelle aventure pour le club

Sylvie Wesly, agent de développement communication et partenariat au club, revient sur la genèse de la section volley assis : « A l’écoute de tous, le VBPN est sensible à l’accueil des personnes handicapées et à leur intégration au sein de notre club, quelle que soit la forme de handicap. Grâce à la volonté des dirigeants, et à l’impulsion donnée par la Fédération nationale en faveur du volley assis, ce projet a pu voir le jour. ». Le coup de sifflet lançant l’aventure a été donné le 3 octobre lors de démonstration et d’initiation, au gymnase de Grand Feu. C’est d’ailleurs dans cet équipement du Centre de rééducation fonctionnelle de Grand Feu (avec lequel une convention a été passée) que se déroulent les entraînements.

Un encadrement pro

Lors de cette première soirée, le VBPN a pu présenter l’organisation de la section de handi-volley. C’est donc dans un gymnase adapté que se retrouvent les sportifs, les 1ers et 3èmes lundi de chaque mois, à partir de 20h. Ils sont encadrés par Jérôme Dumas, qui n’est rien moins que l’entraîneur adjoint de l’équipe de France, et qui s’occupe également des cadets du VBPN. « Des aides financières accordées par nos partenaires ont permis de lancer l’activité et de pouvoir assurer la qualité des entraînements » précise Sylvie. « La présence d’un coach professionnel est valorisante pour les joueurs. »

Les règles du jeu

Dans la pratique, il y a bien sûr des changements par rapport à la discipline classique. Le volley assis se joue sur un terrain plus petit et avec un filet plus bas qui s’élève officiellement à 1,05m pour les femmes et 1,15m pour les hommes. Il y a toujours 6 joueurs(ses) dans chaque camp, assis à même le sol, qui se déplacent en glissant avec l’aide de leurs membres. Ils peuvent utiliser toutes les parties de leur corps pour garder le ballon en jeu tant que leurs hanches restent posées au sol lors du contact avec le ballon. Autre spécificité ; l’équipe qui réceptionne un service peut directement monter au filet et former un bloc pour marquer le point.

Ludique et physique !

La surface du terrain, la hauteur du filet engendre quelques avantages et spécificités de jeu. D’abord, tous les postes sont accessibles aux personnes de toute taille. Même les petits peuvent attaquer ; ils n’ont plus le rôle attitré de passeur ou libero ! Sur une superficie réduite, tout arrive plus vite et les joueurs sont plus proches les uns des autres. Double conséquence : il faut être au niveau côté réflexe et beaucoup se parler entre co-équipiers. Autre point physique qu’il vaut mieux travailler : la sangle abdominale. Sans détente verticale des membres inférieurs, c’est ce groupe musculaire qui est très sollicité. Sylvie l’a vite remarqué quand elle s’est essayée au volley assis ! Car l’énorme avantage de l’activité, c’est que tout le monde peut s’y mettre et y prendre goût !

Une réelle mixité et des regards différents sur le handi-sport

En dehors des rencontres officielles, le volley-ball assis envoie valser les préjugés. Il encourage la mixité en permettant aux personnes handicapées et aux valides, femmes et hommes de tout âge, de pratiquer ensemble avec la même intensité et le même plaisir ! Activité physique, lien social et plaisir de la découverte sont réunis. Sylvie Wesly a déjà engrangé de multiples témoignages, montrant l’engouement de celles et ceux qui testent la discipline. « Un ex-volleyeur de Poitiers, qui s’est trouvé atteint d’un handicap, estimait que c’était un peu dégradant de se retrouver par terre, de se déplacer au sol. Au premier essai, il a été ravi de retrouver ses sensations. Une femme de Saint-Maixent, blessée, a constaté qu’elle aurait du mal à revenir à la compétition après sa rééducation. Elle envisage le volley assis comme une alternative pour sportivement s’exprimer. Quant aux joueurs valides, ils ont trouvé ça super. Tous ont eu envie de revenir. »

Le volley assis gagne du terrain

Devant l’enthousiasme généré et pour élargir le cercle des bénéficiaires, Sylvie continue de tisser des liens avec de nouveaux organismes. Elle a ainsi intéressée des militaires blessés de Saint-Maixent, d’autres clubs sportifs locaux, des jeunes de la Maison Familiale Rurale… Le Comité Départemental Olympique Sportif a retenu le club pexinois pour intervenir en EPHAD dans le cadre du sport santé.

La compétition n’est pas laissée sur le banc ! La fédération, qui a en perspective de présenter une équipe paralympique, encourage fortement l’arrivée de licenciés, la formation d’équipes officielles et la constitution de championnat. De ce vivier, pourra naître les champions français de demain. Pour l’instant, au niveau du club niortais, la première étape passera par un tournoi régional en compagnie des clubs d’Angoulême et de Chatelaillon-Plage. Le début des matchs est prévu dans la seconde partie de la saison 2016-2017.

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