Le Rochelais Pierre Lachet est un passionné d’automobile enthousiaste et intarissable, doublé d’un Géo Trouvetout en perpétuel mouvement. Un mélange détonant qui a donné naissance à une base de données unique sur l’automobile et un projet éditorial hors-norme : « Cette année là ».

Pierre, pour faire connaissance, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis né en 1951, j’ai donc soixante-neuf ans, et j’habite à La Rochelle. Pour ce qui est de ma carrière professionnelle, après une formation aux Arts et Métiers, j’ai créé et dirigé plusieurs bureaux d’études, en conception mécanique, dans le bâtiment, ainsi que dans la conception de logiciels de dessin, de métré, ou de bilan thermique pour les maisons individuelles sur mesure, en 1977, avant même que l’informatique ne connaisse la généralisation qui lui connaît aujourd’hui. De manière générale, j’ai ce côté un peu touche-à-tout, qui me fait m’intéresser à tous types de sujets, en étant parfois un peu précurseur.

Comment est née votre passion pour l’automobile et son histoire ?
C’est amusant que vous me demandiez cela parce que j’ai justement remis la main sur un vieux classeur à couverture marbré, à l’intérieur duquel j’ai retrouvé les premières fiches que j’ai réalisées sur l’automobile, à l’âge de dix ans ! J’avais même tracé au normographe une charte graphique avec les lettres AUTOMOBILES DU MONDE qui se croisaient ! Je peux donc dater assez précisément la naissance de cette passion, qui préfigurait à sa façon l’encyclopédie de l’automobile Autocyber que j’allais concevoir des années plus tard.

Justement, quand avez-vous créé Autocyber ? pouvez-vous nous présenter ce projet ?
Autocyber est à la fois un dictionnaire, une encyclopédie et une base de données sur l’univers de l’automobile, sur laquelle j’ai commencé à travailler pour le Minitel, avant même le développement d’internet. À sa façon, cette base est une sorte de Wikipédia de l’automobile, qui aurait connu ses premiers développements informatiques dès 1992. C’est actuellement une encyclopédie en ligne, gratuite, bâtie à partir de près de 950 000 articles de la presse spécialisée, dédiée à l’univers de l’automobile. On y trouve douze bases de données interactives sur les voitures, les motos, mais aussi sur les marques et les hommes qui ont fait l’histoire de l’automobile, grande et petite. Autocyber dispose d’un moteur de recherche propre, avec 59 000 mots-clés ou liens hypertextes.

Et le projet « Cette année là » ?

Le projet « Cette année là », c’est une collection de magazines à collectionner, un numéro par année de 1950 à 2010. C’est un développement éditorial à partir des archives dont je dispose et de la base Autocyber, que je propose à l’achat aux particuliers, mais également comme support de communication pour les entreprises.

Chaque numéro est en effet parfaitement personnalisable, on peut y insérer du texte, des logos, une pagination spéciale supplémentaire, etc. C’est un support qui fonctionne extrêmement bien, parce qu’il invite au jeu et à la discussion, via des anecdotes et des quizz sur les différentes époques auquel chacun peut participer – pas besoin d’être un spécialiste auto ! – et parce que c’est un bel objet que l’on a vite envie de collectionner et de conserver. C’est un support pérenne efficace pour des annonceurs. Par exemple, actuellement, une vingtaine de radios locales partout en France profite de ce support éditorial comme base de jeu pour leurs auditeurs, et distribuent des exemplaires de « Cette année là » comme gain. En terme de diffusion, c’est intéressant.

Le travail semble colossal ! Comment procédez-vous pour collecter et alimenter une telle base de données ? Travaillez-vous seul ?
Pour la conception de cette base de données automobile, j’ai décidé de racheter des collections complètes de magazines auto et moto, certaines depuis les années 40 : la Revue Technique auto RTA depuis 1947, l’Auto-Journal depuis 1950, l’Automobile magazine depuis 1954, etc. et j’ai méthodiquement intégré chaque information dans ma base de données. Certaines de ces collections ont aujourd’hui disparu. Ma base de données ont donc parfaitement bien connu dans la presse auto, parce qu’elle est une mémoire de l’histoire automobile. Ces archives occupent 400 mètres d’étagères sur une surface de 100 m², et oui, la constitution de la base a représenté un travail un peu fou. Je travaille seul, principalement, parfois avec un graphiste pour « Cette année là », et le recours ponctuel à un imprimeur. Mais, si vous le permettez, je vais profiter de votre tribune pour lancer un appel : si un partenaire financier ou un éditeur est prêt à s’associer pour contribuer à cette aventure éditoriale unique, qu’il m’appelle !

Dans toute cette chaîne éditoriale, quelle étape du travail appréciez-vous le plus ?
On est vite gagné par une certaine « folie d’archiviste ». Me plonger dans mes bases de données pour extraire les informations d’une année est un travail considérable mais largement récompensé par les incursions incessantes que l’on effectue dans notre histoire contemporaine. Sans être nostalgique, on redécouvre et on recoupe en permanence les petites histoires qui composent notre « grande » Histoire. Pour la création d’un numéro de « Cette année là », je m’immerge complètement pour extraire les six cents infos que le lecteur retrouvera pour une année, dans les domaines du sport, de la musique, du cinéma, de la politique, des inventions, etc.

Y a-t-il une période de l’histoire de l’automobile qui vous est particulièrement chère ?
Disons, une large période qui va des années 1970 à 2000, avant l’arrivée de l’électronique embarquée. C’étaient des voitures avec lesquelles il était possible de rouler facilement.

Cette passion a dû amener des rencontres ou des histoires exceptionnelles. Y a-t-il un souvenir qui vous tient particulièrement à cœur ?
L’aventure en elle-même est déjà exceptionnelle et il y aurait beaucoup à raconter, pour chaque étape de son développement, depuis la recherche d’un entrepôt pour l’accueillir jusqu’à la diffusion personnalisée que j’ai mise en place auprès des libraires. J’aime ce côté un peu informel, quand on invente soi-même ses façons de faire, sans se soucier de « la procédure ». J’ai fonctionné comme ça dans l’informatique et le logiciel. Cette conception entrepreneuriale a pu me donner parfois un côté un peu « montreur d’ours », folklorique, dans le monde de l’entreprise. Mais c’est quelque chose que j’aime beaucoup et qui a malheureusement tendance à se perdre.

Est-ce que votre site a contribué à fédérer une communauté de passionnés ?
Pas plus que ça, non. Animer une communauté, répondre aux commentaires, être sur les réseaux sociaux, etc. est un travail à plein temps que je ne peux pas prendre en plus de mon travail éditorial.

Enfin, pouvez-vous nous dire dans quelle voiture vous roulez, au quotidien ?
Je roule actuellement avec ma troisième Renault Twingo première génération de 2003 version Initiale de seulement 70 000 kms. La prochaine risque d’être une Alpine. Et si vous me demandez qu’elle est ma voiture préférée, je vous répondrais sans hésiter, une petite Morgan de 1950 avec un moteur Ford 100E et une boite Ford à 3 vitesses : incassable ! J’ai eu jusqu’à sept voitures en même temps…

Merci Pierre ! Et bonne route avec Autocyber et Cette année là !

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Contact : 06 51 04 00 25 et lachet.pierre@autocyber.fr