C’est un surnom qui colle à la peau des Vendéens et pourtant son origine est assez méconnue au-delà du département. Même au sein de ce dernier, il existe de nombreuses hypothèses relatives à son origine. Nous allons aujourd’hui vous en parler et faire le point sur les quatre les plus connues. Tactique de guérilla, pansement pour bébé, dédain d’un monde rural ou bien exode ? Ce surnom fait encore débat à ce jour quant à son histoire. À vous de trancher avec ces quelques informations insolites sur le sujet.

 

Première hypothèse : ventre à choux et guerres de Vendée

C’est une des hypothèses que l’on rencontre le plus souvent lorsqu’il s’agit de définir l’origine du ventre à choux. Des anecdotes rapportées lors des guerres de Vendée font état de plusieurs faits qui pourraient expliquer cette appellation. À cette époque, le chou fourrager était cultivé de façon importante dans la région, car il permettait de nourrir plus facilement le bétail. Lors des guerres de Vendée, l’on raconte que les Vendéens, pour se tenir en embuscade des colonnes infernales, se cachaient dans les sillons de culture et notamment de choux. Ils étaient ainsi dissimulés des soldats républicains Certains, même, auraient émis l’idée que les chouans apercevant une colonne criaient « ventre à choux » pour prévenir leurs compatriotes de se cacher dans les fameuses cultures de choux.

 

Deuxième hypothèse : ventre à choux et pansement pour bébé !

Elle est bien moins connue et pourtant tout aussi intéressante que la première. À la même époque que notre hypothèse précédente, les mères utilisaient souvent le chou pour ses propriétés astringentes sur les nouveau-nés. Ainsi, elles appliquaient sur le ventre des nourrissons une feuille de chou pour aider à cicatriser le nombril, d’où le surnom de ventre à choux. Il en irait de même pour les douleurs d’estomacs des plus jeunes. Cependant, le chou étant assez répandu dans nos régions, il n’est pas certain que cette hypothèse soit spécifique à la population vendéenne, ni que ce remède de grand-mère fût utilisé !

 

Troisième hypothèse : ventre à choux et dédain du monde rural

Il est possible que ce sobriquet attaché aux Vendéens trouve son origine dans un dédain des habitants des grandes villes de l’époque pour le monde rurale. Le chou est alors consommé beaucoup plus en campagne, mais possède une image assez négative vu qu’il est aussi utilisé pour nourrir le bétail. La Vendée étant alors une grande productrice de choux, l’on peut supposer que ce surnom un peu méprisant fût donné par les citadins pour qualifier les habitants de la région.

 

Dernière hypothèse : ventre à choux et exode des Vendéens

Plus tardive en des termes historiques, cette dernière solution prend place au début du xxe siècle. À cette époque, de nombreux Vendéens émigrèrent vers la Charente qui manquait alors de main d’œuvre. Ils emportèrent avec eux leurs modes de vie et de culture, dont le fameux chou fourrager planté en grande quantité pour nourrir le bétail. On peut supposer alors deux choses. La première est que les Charentais pensèrent que le chou était l’alimentation principale des Vendéens d’où le surnom. La seconde est que c’est un sobriquet qualifiant les nouveaux venus avec leur propre culture. Quant à eux, les Vendéens qualifièrent leurs hôtes de cagouillards, mangeurs d’escargots, en réponse à ce surnom ; cagouille en patois vendéen signifiant « escargot ».

 

De nombreux débats et livres sur le sujet

L’origine du surnom ventre à choux pour nommer les Vendéens a fait couler beaucoup d’encre et créé nombreux débats. Quelques écrivains, comme Michel Chamard, ont écrit sur le sujet et tendent à penser que la dernière hypothèse proposée serait sûrement la plus probable. Il existe cependant quelques autres versions quant à l’utilisation du chou par les rebouteux locaux ou encore un moyen d’échapper à la gabelle (impôt sur le sel). À chacun sa version pour animer une discussion autour de l’origine de ce sobriquet.

 

Où découvrir l’histoire de la Vendée et de ses légendes ?

logis chabotterie

Si vous êtes intéressé par l’histoire de la région vendéenne, ses légendes et sa culture, vous pouvez découvrir plusieurs lieux qui parlent de ces sujets. L’Historial de la Vendée est bien sûr un lieu très connu mettant en avant toute l’histoire du département et proposant régulièrement des expositions culturelles de personnalités locales. Il est aussi possible de visiter le logis de la Chabotterie retraçant une partie de la vie locale et de l’histoire pendant la période des guerres de Vendée. Enfin, le château de Tiffauges et l’abbaye de Maillezais pourront également vous faire découvrir l’histoire du département, du Moyen Âge au début de la Renaissance. Ces différents monuments font partie des grands classiques que l’on visite pour mieux comprendre et connaître toute l’histoire de la région.