Gérant d’UMEA, Jérôme Marguet semble avoir trouvé l’équilibre qui lui convient entre vie professionnelle, convictions personnelles, engagement solidaire et déconnexion au grand air. Une harmonie qui profite aussi aux salariés et à l’entreprise !

 

Comment êtes-vous arrivé à la direction d’UMEA ?

Avec ma formation de juriste, j’ai commencé à travailler dans une association d’insertion d’anciens détenus. J’ai constaté que, pour participer à l’intégration de personnes en difficultés, le plus simple était de travailler dans des entreprises d’insertion comme ENVIE. J’ai alors évolué dans le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire puis découvert le monde du travail adapté en Sarthe, à l’ADAPEI. J’ai ensuite eu envie d’être plus libre dans mes choix entrepreneuriaux. C’est alors que j’ai rencontré l’ancien dirigeant d’UMEA qui cherchait un successeur. Avec le soutien d’associés Sarthois, j’ai repris l’entreprise. C’est un parcours qui me plaît.

 

Quelles sont les plus grandes difficultés rencontrées à la tête d’une entreprise adaptée ?

Réussir à faire comprendre aux clients, au grand public et aux chefs d’entreprise que le handicap ne s’accompagne pas toujours de mauvaises capacités. J’ai parfois fait face à des questions dérangeantes sur les compétences ou le management des salariés comme « Comment ils peuvent utiliser les machines ? ». Il est difficile de faire accepter le handicap dans notre société. Par contre, ce n’est pas dur de recruter du monde ; il y a des personnes en situation de handicap, très compétentes, sans emploi. Même en Vendée où le taux de chômage est bas.

 

De quoi êtes-vous le plus fier ?

Quand un jeune de 25 ans, sans qualification, mal considéré, qui n’a jamais entendu d’usinage, est, 5 ans après, bien dans son travail, fier de la pièce qu’il a fabriquée, de la machine qu’il pilote, qu’il a son propre appartement, je me dis qu’on a réussi quelque chose.

 

Comment vous ressourcez-vous ?

Dans le sport, dans la marche à pied. Je suis aussi un passionné du jardinage, de permaculture. Je me ressource en cultivant mon jardin, en randonnant, en faisant de la voile ou du yoga. C’est important de se détacher de la charge professionnelle en observant les détails de la nature, l’instant furtif d’un lever de soleil, un oiseau au bord de son nid… J’ai voulu apporter ça dans le travail avec l’éco-pâturage sur le site de l’entreprise. Quand les salariés font une pause, c’est bien qu’ils puissent voir les moutons. C’est reposant, inspirant.

 

Avez-vous une devise ?

Mon fils me l’a rappelé : « N’abandonne jamais, ne lâche jamais rien ! ». Elle peut aussi s’appliquer au monde du handicap.

 

Quelles sont les personnes qui peuvent vous inspirer ?

Je suis assez inspiré par les grands sportifs. Souvent, ils n’avaient pas les capacités athlétiques les plus importantes mais ils ont cru en eux et ont travaillé. Comme Tony Parker par exemple. Etant donné que je suis proche de la nature, il y a aussi Pierre Rabhi pour sa vision philosophique de l’agro-écologie.

 

Pourriez-vous citer 2, 3 adjectifs pour vous décrire ?

On me dit enthousiaste. J’ajouterais persévérant et perfectionniste.

 

Merci Jérôme, bon travail et bonne marche !

 

UMEA est une entreprise adaptée, implantée à Mortagne-sur-Sèvre, spécialisée dans l’usinage et l’assemblage de profilés aluminium. Sous l’impulsion de Jérôme Marguet, elle innove et développe désormais ses propres produits.

UMEA : des salariés en situation de réussite !