Le Préfou Vendéen fait incontestablement partie des éléments culinaires faisant la renommée de la région. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que nous en avons parlé dans notre article dédié aux traditions vendéennes. L’apéritif préféré des ventres à choux n’a cependant pas toujours eu le vent en poupe et s’il fait aujourd’hui l’objet de concours pour savoir quel artisan produit le meilleur préfou vendéen, il n’en a pas toujours été ainsi. Retour sur ce plat très particulier aux origines modestes mais authentiques.

Quelle est l’histoire du préfou Vendéen ?

A l’origine, le préfou est avant tout né d’une utilisation pratique en boulangerie. Si cela peut sembler étonnant : le pire ennemi du préfou fut l’invention du thermostat puisqu’il rendait son utilisation caduque… de quoi vous intriguer si vous ne connaissez pas l’histoire du préfou !

Le préfo fut utilisé par les boulangers pour mesurer la température de leur four avant que ce dernier soit utilisé pour son rôle premier : cuir le pain. Afin de vérifier que la chaleur était suffisante, les artisans prenaient des morceaux de pâte à pain qu’ils mettaient au four et ils estimaient la température selon la cuisson de ces morceaux. Mais puisqu’un boulanger n’a pas le cœur à jeter sa pâte à pain, cette dernière était ensuite garnie de beurre et d’ail afin d’être consommée et donc ne pas finir à la poubelle.

L’origine du préfou est donc modeste et authentique, le fruit de pratiques artisanales qui apparaissent désormais bien éloignées de nos cuisines. Il est intéressant de relever que peu de plats ont une histoire si explicitée par leur étymologie. Pour cause, préfou provient de la contraction de « pré » et « four » pour dire qu’il servait avant l’enfournement dans le four, tout simplement.

Histoire du préfou Vendéen

 

Quel goût a le préfou et comment le déguster ?

Le préfou vendéen est un plat ne laissant personne indifférent : soit on l’aime, soit on le déteste. Cela s’explique assez simplement grâce à sa composition simple mais marquée : du pain, du beurre et de l’ail. Fort en goût, le préfou vendéen dans sa forme traditionnelle repose avant toute chose sur un goût très marqué par l’ail et ne convient donc pas à toutes les papilles. De quoi mettre une touche d’originalité si vous recevez des convives.

Justement, quand est consommé le préfou vendéen ? Généralement, le plat accompagne vos apéritifs. Il n’est pas particulièrement marqué par la saisonnalité malgré le fait qu’il se mange chaud, on le retrouve aussi bien en été qu’en hiver. S’il ne sert plus à mesurer la température de votre four, il saura parfaitement vous mettre en appétit si vous résistez à l’envie d’en manger plus que de raison. Pour cause, si le préfou a un goût qui ne conviendra pas à tous il est généralement assez addictif pour ses adeptes !

Si vous souhaitez un apéritif 100% vendéen, vous pouvez accompagner votre préfou de Trouspinette qui est également une spécialité de la région. Cet alcool repose sur un mélange d’eau de vie, d’épines noires, de vin rouge et de sucre. De quoi vous assurer un apéritif très original en plus d’être représentatif des spécialités de la Vendée.

 

La recette du Préfou Vendéen, un objet de débat

Le préfou vendéen est relativement simple à préparer. Si des débats existent concernant les variantes de la recette traditionnelle, on retrouve toujours de grandes bases communes faisant du préfou un plat inimitable.

Le cœur du plat réside dans un mélange de beurre demi-sel, de gousses d’ail hachées et de poivre. Le tout est étalé sur un pain pas encore levé que l’on coupe dans le sens de la longueur. Une fois le pain refermé, il suffit alors de l’enfourner dans un four chaud pendant 10 à 15 minutes à 180°C. Il ne vous restera plus qu’à le déguster juste tiède !

Recette préfou vendéen

 

Quand le préfou s’exporte de Vendée en mille variantes

Connaissant une exportation croissante en dehors des frontières vendéennes, le préfou connaît un âge d’or grâce à sa reprise par des industriels assurant sa présence dans de nombreuses grandes surfaces de l’hexagone. Loin d’être resté une spécialité locale confinée au sud Vendée et ses alentours, le préfou est aujourd’hui un produit de grande consommation avec tout ce que cela peut inclure. On pense notamment aux variantes de saveurs qui sont apportées à la recette originelle.

Préfou façon savoyarde, à base de chèvre, de chorizo, de roquefort et noix, de saumon, de tomate basilic ou encore de beurre de sardine : vous trouverez de très nombreuses variantes généralement assez éloignées du simple préfou à l’ail. Véritable crime de lèse-majesté pour les puristes de la culture vendéenne, ces recettes ont néanmoins permises au préfou de plaire au plus grand nombre et de toucher un nouveau public.

Vous pourrez donc vous fournir en préfou dans des boulangeries qui auront à cœur d’offrir une préparation authentique du préfou, on retrouve d’ailleurs des concours pour désigner les meilleurs élèves en la matière, mais également des préparations sortant d’usine et accessibles au plus grand nombre. De quoi assurer un bel avenir au préfou vendéen sous toutes ses formes, un bel exemple de rayonnement de spécialité locale !