Une des grandes traditions vendéennes, non-officielles, est bien sûr la préparation de divers apéritifs maison. Amoureux des bons moments et fervents partisans de l’utilisation des caves à but récréatif, le vendéen sait se montrer inventif lors de la création de boissons alcoolisées maison. C’est là qu’intervient la trouspinette. Il s’agit d’un vin aromatisé par des pousses de prunellier ou d’aubépine que l’on laisse macérer pendant quelques temps en son sein. Cela vous donne un vin sucré et très doux apprécié du plus grand nombre. Il se trouve souvent mis à l’honneur en Vendée pour se donner de l’appétit !

 

Quelle est l’origine de la trouspinette ?

L’origine des vins épicés ou aromatisés remonte à l’antiquité même où la plus haute bourgeoisie utilisait alors de quoi changer le goût du vin qui pouvait parfois être de mauvaise qualité. Lors du moyen âge, les gens du peuple veulent alors copier les plus riches et pour les grandes occasions, on aromatise du vin avec ce que l’on trouve : fruits, pousses, miel… Pas question ici de mettre des épices qui coûtent alors très chers. La trouspinette va prendre son nom que bien plus tard.

Ce n’est que dans les années 50 que le terme va être mis en avant pour vendre ce genre d’apéritif. Avec une consonance un peu grivoise (trousse pour retrousser et pinette pour… vous l’aurez compris !), deux sociétés vont en revendiquer la paternité et c’est d’ailleurs pourquoi dans les rayons de magasins vous pourrez trouver de la troussepinette et de la troussepinète. L’idée d’origine serait issue de la tête d’un charpentier pouzaugeais dans les années 1910, mais rien n’est confirmé et cela fait partie des nombreuses légendes urbaines autour de cet alcool.

 

Quelle est la recette de la trouspinette de Vendée ?

Il n’y a pas une recette unique de ce breuvage mais bien des recettes multiples de trouspinette. En effet, principalement transmises à l’oral d’une génération à l’autre, il existe de nombreuses variantes de recettes qui apportent toutes un trait particulier à cette boisson alcoolisée. Cependant, il en ressort des grandes lignes que nous allons vous exposer ci-dessous.

 

La sélection des pousses de prunellier

L’important est de bien sélectionner le moment où cueillir les jeunes pousses d’épines. En effet, trop tôt vous risquez de ne pas avoir la bonne tige et trop tard cette dernière pourra avoir une incidence sur le goût. Elle se récolte sur les prunelliers sauvages juste après la fleuraison au mois de mai. Ce sont les nouvelles pousses qui sont à récolter avec le dosage que nous allons vous proposer ci-après.

trouspinette prunellier

La macération du mélange

La recette traditionnelle parle de mélanger 5 litres de vin rouge, un litre d’eau de vie (neutre de préférence) et 500 grammes de sucre pour un petit fagot d’épines qui doit forcément être recouvert par le liquide. Certains vous diront que mettre moins de vin est mieux et d’autres vous dirons qu’il faut faire macérer les pousses seulement dans l’eau de vie avant de le mélanger au reste… Tout est possible et il en va de la petite de recette de chacun. C’est ce qui fait le charme de la trouspinette : les débats sur ses variantes de préparation en fonction des goûts de chacun. Quoi qu’il arrive, il faudra conserver le mélange entre 3 semaines à 1 mois et demie avant de pouvoir le boire.

embouteillage trouspinette

Filtration et conservation de la trouspinette

Une fois la mixture prête il va vous falloir la filtrer car oui, une épine de planté dans la gencive est rarement sympathique, puis l’embouteiller. Elle sera bonne à boire tout de suite et peut se conserver pendant une bonne année une fois bouchée.

Des versions aromatisées pour tous les goûts

Il est possible de trouver dans le commerce différentes variantes de l’apéritif de base qu’est la trouspinette. Par exemple, il n’est pas rare de la voir accompagnée d’un fruit comme des coings, la mûre ou encore des fruits des bois. Bien que certains épicuriens vous dirons que l’on ne mélange pas la trouspinette pour en garder tout le goût, il faut avouer que certaines versions rafraichissantes peuvent permettre de varier les plaisirs.

 

Comment déguster cet apéritif vendéen ?

La trouspinette est assez sucrée en goût et se marie très bien avec de nombreux aliments. En plus du traditionnel apéritif où on la boit fraîche (entre 6 et 9°C), on peut la retrouver avec des plats d’entrée. Par exemple avec un melon et une tranche de jambon, vendéen bien sûr, ou encore avec certaines salades composées. Elle est également appréciée en dessert à la place d’un autre vin moelleux. Avec ses notes boisées et fruitées, la trouspinette accompagne très bien les tartes ou les mets au chocolat.

La trouspinette, un apéritif local à déguster en bonne compagnie

Les vendéens vous le diront : qu’importe la boisson du moment que la compagnie est plaisante. La trouspinette quant à elle permet d’allier les deux ! Avec de nombreuses variantes pour tous les goûts et de nombreuses façons de le déguster, cette boisson est une spécialité à découvrir pour toute personne voulant découvrir un pan de la culture vendéenne.