Depuis septembre 2013, le cœur de la Roche-sur-Yon, n’est plus tout à fait le même. La place Napoléon, élément central du chef-lieu de Vendée, s’est vue transformer pour accueillir notamment les animaux de la place. Au nombre de 13, ces derniers émerveillent petits comme grands en proposant un audacieux projet : remettre l’art sous une forme originale au cœur de la ville et à la portée de tous. Rendons donc hommage à ces créatures atypiques, leurs créateurs et plus globalement l’histoire de cette place Napoléon que tous les Yonnais connaissent bien.
Quels sont les animaux de la place Napoléon ?
Particulièrement riche, la faune mécanique de la place Napoléon se compose donc de 13 spécimens aux origines très diverses. Hippopotame, dromadaire, loutre ou encore hibou grand-duc : vous aurez de quoi voyager en partant à la découverte de ces petites et grandes bêtes mécaniques. Petite présentation de chacune d’entre-elle pour que vous puissiez apprendre à mieux les connaître.
Les flamants roses : Oubliez tout de suite le cliché de décoration californienne, les flamants roses de la Roche-sur-Yon sont bien différents ! Les deux spécimens, toujours ensembles, resplendissent grâce à leur bois aux reflets rosés et leur petit côté steampunk.
L’hippopotame : Dans un style radicalement différent, l’hippopotame mécanique de la Roche-sur-Yon est à l’image de son cousin en chair et en os. Massif, il se plaît à se maintenir à moitié immergé pour pouvoir scruter les passants. Délaissant le métal pour une carcasse notamment composée de bois, l’animal est à traiter avec respect mais pas de panique : il ne risque pas de vous attaquer !
L’ibis sacré : Avec son envergure particulièrement impressionnante, l’ibis est une des créations de la place les plus marquantes. Ses superbes ailes sont un véritable travail d’orfèvre puisqu’elles sont composées d’une multitude de plumes d’acier aussi intimidantes que majestueuses. Avec son regard perçant et son long bec, l’Ibis est un beau défenseur de la place Napoléon.
Le dromadaire : Le dromadaire de la place Napoléon roule tranquillement sa bosse devant la statue. On notera avec attention la technicité de la conception de son cou qui offre en plus une originalité visible par rapport aux autres machines yonnaises. L’animal de plus de 3 mètres de hauteur offre un peu de variété dans le bestiaire composé d’animaux principalement marins ou d’oiseaux.
La perche du nil : Le poisson phare de la place ne manquera pas de donner un peu de couleur à cette dernière grâce à ses écailles rouges, blanches et noires qui permettent de le distinguer, même sous l’eau. De toute façon : difficile de manquer l’imposant animal marin séjournant dans les eaux de la place !
Les grenouilles : Une petite verte, une petite bleue : les grenouilles de la place ne sont pas les animaux les plus impressionnants de prime abord ! Néanmoins, il suffit de se rapprocher un peu pour profiter de la complexité de leur conception. La grenouille sauteuse est dotée de très nombreux mécanismes que les connaisseurs ne manqueront pas d’apprécier tant ce savoir-faire est inégalable.
Le crapaud : Légèrement plus imposant que ses homologues grenouilles, le crapaud les accompagne et complète à merveille le duo en y apportant une couleur rouge qui le rend distinguable. Forcément moins mignon, le crapaud saura vous rendre vos moqueries sur son aspect en… crachant de l’eau !
La loutre : Notre petite préférée, la loutre n’est sûrement pas la création la plus impressionnante de prime abord mais ses petites moustaches et son museau lui donnent un côté incontestablement attachant. Il s’agit, qui plus est, d’une des machines les mieux animées puisqu’elle peut, le long de ses rails, plonger et se lever sur ses pattes arrières !
Le hibou : Avec ses ailes grandes ouvertes et son petit air supérieur, le hibou exhibe ses très nombreuses plumes métalliques avec arrogance. Pour cause, il a fier allure sur son perchoir et le volatile, certes moins exotique que ses voisins, saura impressionner l’ensemble des spectateurs.
Le crocodile : Ses écailles, son regard mais surtout sa grande mâchoire largement fournie en dents : le crocodile mécanique de la place Napoléon fait partie des animaux Vendéens les plus effrayants, à n’en pas douter. On retiendra particulièrement son aspect, à mi-chemin entre le style atypique des machines tout en étant d’un réalisme saisissant.
Qui est derrière la création des animaux et le renouveau de la place ?
Derrière cette formidable création se cache en réalité deux hommes dont les spécialités ont été complémentaires pour la création de cette nouvelle place Napoléon. Le renouveau se fait en effet à travers deux aspects : le changement total de la place dans sa construction et son aménagement mais également la création de son attraction principale, les animaux mécaniques.
Alexandre Chemetoff, l’urbaniste de la nouvelle place Napoléon
En 2010, Chemetoff et son cabinet sont retenus pour donner un nouveau visage à la place Napoléon qui commence à manquer d’attractivité face au reste de la ville. Censée en être le cœur de la ville, cette place de 28 000m² n’était alors qu’un immense espace avec la statut de Napoléon à son centre. Le projet de Chemetoff va lui apporter une nouvelle âme.
En faisant de la place Napoléon un espace piéton priorisant la balade entre des bassins d’eau et une végétation agréable, Alexandre Chemetoff dote la ville d’un véritable poumon vert avec ce projet de réaménagement. Réduisant les places de stationnement dans le centre à la faveur d’un espace plus touristique, la nouvelle place Napoléon est finalement dans l’air du temps et l’évolution de la majorité des grandes villes françaises.
François Delaroziere et la compagnie la Machine : parents des animaux
La création des animaux, quant à elle, est le fruit du travail de François Delaroziere et la compagnie la Machine dont il est le directeur artistique. Si ces noms ne vous disent rien, vous êtes sûrement plus familiers de leurs créations et travail en lui-même.
Parmi leurs projets et spectacles urbains, on compte par exemple les Machines de l’Île à Nantes, le Dragon de Calais, La Halle de La Machine ou encore le manège Carré Sénart à Toulouse, l’Araignée de Liverpool et bien évidemment les animaux de la place à la Roche-sur-Yon.
A travers plus de 20 ans d’histoire, la compagne la Machine a su apporter à de nombreuses villes sa vision si particulière, fruit de l’imagination de François Delaroziere et du travail exemplaire de ses équipes.
La place napoléon, un lieu emblématique de La Roche-sur-Yon
Ce projet permet donc de redonner vie à la place Napoléon, un des lieux les plus emblématiques de La Roche-sur-Yon. Cette dernière rend hommage au créateur de la ville, Napoléon, ayant créé la ville en 1804. La place connaît un début d’histoire plutôt complexe. Aménagée initialement pour l’accueil de l’empereur le 8 août 1808, la place prend du retard dans son avancée mais se voit dotée de la statut de Napoléon 1er le 20 août 1854, créant ainsi le symbole que l’on connaît tous. Cette statut s’inspire grandement d’une précédente création Lyonnaise ayant ensuite rapidement été détruite, conférant au statut de la place un caractère unique.
Tantôt parking, tantôt réaménagée comme une place libre pavée, la place devient un lieu de vie qu’à partir de 1982 avec un projet d’aménagement avec kiosques et cafés avant le projet de 2010 à 2014 ayant donné vie à ce lieu tel qu’on la connaît aujourd’hui.
La conjonction du travail de Chemetoff et Delaroziere a permis de faire de la place, le lieu de vie agréable que l’on connaît tous aujourd’hui. Désormais incontournable à visiter lors d’un passage à la Roche-sur-Yon.
