Vous habitez en Charente-Maritime ou vous y passez seulement quelques jours de vacances et vous aimeriez savoir d’où ce département tient son nom ? Très bien, nous allons vous éclairer sur le sujet. Sachez que la majeure partie des départements a vu le jour au même moment dans un souci d’égalité des territoires et de liberté d’administration territoriale. Cependant, le département de la Charente-Maritime a voulu se faire entendre pour le motif suivant : son appellation. Une maladresse rectifiée il y a quelques années, mais qui en a froissé plus d’un ! Plongée dans l’étymologie du nom de ce département…

 

La naissance des départements en France

Comme vous le savez, notre belle France est composée de plusieurs départements, faisant partie eux-mêmes de régions. Cependant, cette répartition géographique n’est pas naturelle. Elle a effectivement été créée et modifiée à un moment charnière de l’histoire de France. Nous vous en donnons quelques détails.
La notion de département vient du latin partior qui signifie « partager » ou « diviser ». Leur création est lancée au tout début de la Révolution française, entre la fin de 1789 et le début de 1790, par l’Assemblée nationale constituante. La volonté des députés était d’unifier le territoire en redéfinissant ses limites et en égalisant les anciennes provinces par l’articulation des départements autour d’un chef-lieu désigné et accessible en une journée à cheval. À l’origine, l’Assemblée nationale constituante avait créé 83 départements. Aujourd’hui, nous en comptons 101, dont 5 situés outre-mer.

 

La Charente-Inférieure, une dénomination peu flatteuse

Lors de la mise en place de ces nouveaux départements en 1790, chaque province de l’Ancien Régime fut renommée. C’est à cette occasion que la zone appelée « Saintonge-et-Aunis » prit le nom de « Charente-Inférieure », tandis qu’« Angoumois » devint « Charente ». Notez que pour nommer ces nouvelles zones, l’Assemblée nationale constituante s’était tout simplement servie d’un élément géographique ancré dans le paysage territorial : le Rhin a par exemple permis de créer le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, pendant que les Pyrénées ont engendré les Basses-Pyrénées (aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques), les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Orientales. Pour les résidents de la Charente-Inférieure, un petit « hic » posa un problème.

 

Pour quelle raison la Saintonge-et-Aunis prit cette dénomination peu valorisante ?

Le nom de ce département a bien sûr été choisi pour une raison particulière. La Charente-Inférieure fait référence au positionnement géographique de la zone par rapport au cours de la Charente, ce fleuve traversant de part et d’autre le duo Charente/Charente-Inférieure. C’est la raison pour laquelle la Saintonge-et-Aunis, dont une grande partie se trouvait sur le cours inférieur de la Charente, prit le nom de Charente-Inférieure, alors qu’Angoumois prit le simple nom de Charente.
Ces dénominations rendaient possible la distinction entre ces deux départements, séparant le nord et le sud et délimitant la côte de l’intérieur des terres.

 

Vieux Port de La Rochelle

 

Une révolte vit le jour pour mettre fin à cette dévalorisation

Bien entendu, lors du choix d’appellation des différents départements français, les cantons n’ont pas eu leur mot à dire. Les années puis les siècles s’enchaînèrent. C’est dans le courant de l’année 1940 que la France put voir s’élever quelques maires du département de la Charente-Inférieure. Ces derniers jugeaient le nom de leur département peu élogieux par rapport à celui de la Charente qui n’avait aucune connotation dénigrante. Selon eux, aucune des deux zones charentaises n’était « supérieure » ou « inférieure » à l’autre.
C’est pourquoi le maire de Royan, Paul Métadier, fit un communiqué le 4 septembre 1941, pendant la Seconde Guerre mondiale, dans le but de laisser entendre les opinions. C’est grâce à une loi que le département put enfin changer de nom au profit de Charente-Maritime. Pourquoi avoir fait le choix de ce nom, se demande-t-on là encore ? Le mot « Charente » a été conservé pour sa référence au fleuve. Quant à « Maritime », cette nomination a été choisie afin de faire le lien avec la proximité du département et de la façade atlantique. Cette distinction permet aujourd’hui de différencier les Charentes : l’une maritime et l’autre terrestre. Une appellation bien plus gratifiante pour ce qui fut la Charente-Inférieure.

 

Ne pas confondre la Charente, le fleuve, avec la Charente et la Charente-Maritime, les départements

Lorsque l’on est amené à parler de la zone charentaise, quelques petites erreurs de formulation viennent se glisser dans les discussions. En effet, de nombreuses personnes ne font pas la différence entre ces termes qui caractérisent néanmoins des éléments uniques et distincts.

La Charente : un fleuve français

Première petite nuance à identifier lorsque l’on évoque la Charente, c’est sa nature. En effet, la Charente fait ici référence à l’un des principaux fleuves arpentant le centre-ouest du territoire français. Cohérente, en saintongeais, est un fleuve long d’environ 380 km ayant inspiré plus d’une personne pour le façonnage du patrimoine culturel, comme l’appellation de départements français ou celui du fameux chausson, la « charentaise ».

 

Fleuve la Charente

 

La Charente : un département français ancré dans les terres (16)

Intitulé Angoumois sous l’Ancien Régime, cette province située à l’ouest de la France fut renommée Charente lors de la réorganisation du territoire au commencement de la Révolution française. Néanmoins, comme indiqué au-dessus, il est possible de confondre le département et le fleuve dans une discussion. Département géographiquement localisé dans les terres, la Charente regorge de richesses antiques et d’une grande culture gastronomique à découvrir.

La Charente-Maritime : un département français entre terre et mer (17)

Très souvent associé au département voisin la Charente, la Charente-Maritime est celui bordant la côte ouest de l’Atlantique. Il est très fréquent d’utiliser « les Charentes » pour parler de ces deux départements limitrophes, comme s’ils ne faisaient qu’un. Leur localisation par rapport au fleuve la Charente et à la mer permet toutefois de les distinguer.