Il faut une belle dose d’audace, une part de détermination et une bonne pincée de créativité pour ouvrir un restaurant actuellement ! Caroline Imbert et Christelle Leroy disposaient de ces ingrédients avant de fonder L’atelier des Pâtes à Chantonnay. Portées par l’envie de « créer du lien en faisant la cuisine », elles reviennent sur le parcours qui les a menées à accueillir leurs premiers clients.

Vous étiez animatrices auprès de personnes en situation de handicap avant d’ouvrir l’Atelier des Pâtes en mars 2023 ; pourquoi cette conversion professionnelle ?

Caroline : Avec Christelle, nous nous sommes rencontrées en ESAT, où nous menions des activités occupationnelles et notamment des activités cuisine. Nous trouvions cette activité plutôt porteuse. Il y avait quelque chose à mettre en place autour de la cuisine. Nous avons commencé par faire une formation en hygiène alimentaire pour que les personnes en situation de handicap puissent ramener des plats chez eux. Ensuite, nous nous sommes inscrites en candidates libres pour obtenir notre CAP cuisine.

Christelle : Le CAP représente un investissement mais c’était ce qu’on voulait. Nous aurions voulu mettre en place ce projet sur notre lieu de travail mais c’était trop compliqué. Nous avons alors décidé de quitter notre travail pour mener ce projet.

 

Pendant près d’un an, vous avez mijoté votre projet, dans un univers professionnel très différent du vôtre ?

Caroline : Nous avons été accompagnées par la CCI et par d’autres partenaires vendéens. Nous avons dû apprendre à faire un pitch, à structurer notre projet. Nous avons établi une cagnotte en ligne avec le CMO, nous avons dû nous positionner dans une offre marchande alors que nous voyions notre projet comme une activité sociale. Pour nous, il ne s’agit pas de s’enrichir ; c’est avant tout une aventure humaine qui, à terme, permettra l’accompagnement de personnes en marge. Mais nous savons qu’il faut que le projet soit économiquement viable pour pouvoir ensuite accueillir des personnes ayant des difficultés.

 

Quelle a été la partie la plus difficile dans l’élaboration de ce projet ?

Caroline : Nous ne nous sommes jamais trouvé en difficulté. D’ailleurs, les gens nous disent : « on a l’impression que vous avez fait ça tout le temps ».

Christelle : Nous n’avons pas été formatées dans une dynamique économique. Mais cela a peut-être été notre force : cela a permis de créer de l’engouement chez ceux qui sont devenus nos partenaires. L’attention que nous portons à autrui a interpellé. En partant de rien, nous avons pu rencontrer plein de belles personnes qui nous ont permis d’obtenir des parrainages, un prêt d’honneur, d’accéder à un local avec la Communauté de Communes…

 

 

Quel est le concept du restaurant en lui-même ?

Caroline : La base, ce sont les pâtes : les pâtes fraîches, les pâtes à gâteau, les pâtes à tarte… Tout est fait maison avec des produits de saison et locaux, dans une démarche anti-gaspillage. Pour le mobilier, nous avons choisi de nous équiper « pour pas cher » en vide-grenier, en chinant autour de chez nous.

Christelle : Le projet final parle aux gens, car ils apprécient l’ambiance, les pâtes et la cuisine authentique. C’est un lieu de lien avant d’être un restaurant. Plus tard, nous accueillerons des salariés en insertion. Nous serons une vitrine pour ces personnes, afin de montrer leurs possibilités à d’autres employeurs.

 

Vous échangez beaucoup entre vous, vous travaillez ensemble au service comme en cuisine ; que diriez-vous l’une de l’autre ?

Caroline : Christelle est une battante, créative, énergique, qui a la faculté de mettre en lumière les compétences des gens.

Christelle : Caroline est altruiste, vraie, loyale. Elle est plus posée que moi : ça équilibre le duo. Nous sommes plus que complémentaires : comme le dit notre comptable, nous sommes « supplémentaires ».

 

Merci et très bons services à vous !

L’atelier des Pâtes à Chantonnay 
Du lundi au vendredi, sur place ou à emporter de 11h30 à 14h30, à emporter uniquement de 14h30 à 19h00
09 78 80 39 25