Benjamin Alcacebe, 29 ans, occupe le poste de demi de mêlée et la fonction de capitaine au sein de l’équipe première du Niort Rugby Club. Au moment où les équipes commencent à entrevoir la reprise des championnats, Benjamin est revenu pour Territoire d’émotions sur son club d’adoption et la façon dont son groupe a traversé cette longue période sans matchs.

 

Benjamin, comment a débuté votre histoire avec le rugby et quelles ont été les grandes étapes dans votre parcours ?

J’ai débuté le rugby à 5 ans et demi au club d’Oloron, où je me suis resté jusqu’à mes 16 ans. J’ai alors intégré la Section Paloise – 2 ans en Crabos, puis 2 ans en Espoir – avant d’entrer au Centre de formation de Toulon. Ensuite, j’ai commencé à jouer en Pro D2 au sein du club de rugby de Bourgoin-Jallieu, pendant 4 ans, puis à nouveau 2 ans à Oloron, avant d’arriver ici, au Niort Rugby Club.

 

Pourquoi le Niort Rugby Club ?

C’est un club qui a à cœur de proposer à ses joueurs de mener en parallèle leur carrière sportive de haut niveau et une carrière professionnelle. C’est un point que le président, Gilbert Nasarre, a vraiment tenu à développer. C’était important pour moi parce que j’avais déjà engagé une réflexion sur ma reconversion future, suite à des blessures importantes – tibia, péroné, malléole – qui obligent à se poser la question de « l’après-rugby ». Avec l’appui du Niort Rugby Club, je peux mener sereinement ce volet professionnel : je suis ingénieur en entreprise dans le secteur de la métallurgie, en tant que responsable qualité, sécurité et environnement et je m’apprête à commencer une thèse professionnelle en alternance. C’est un aspect important parce qu’une carrière sportive, tout le monde sait que cela ne dure qu’un temps.

 

Quelles valeurs appréciez-vous dans ce club ?

Cette attention que le club porte au devenir de ces joueurs me semble révélatrice de ses valeurs : c’est un club où les dirigeants sont attachés à ce que l’on se sente bien, comme dans une famille. Et dans le même temps, le projet sportif du club est très ambitieux, puisqu’il se fixe pour objectif d’intégrer le plus haut niveau à l’horizon 2025. C’est ce double aspect, sportif et humain, qui me plaît au Niort Rugby Club.

Comment vous et votre équipe avez-vous « géré » la situation sanitaire compliquée que nous avons traversée ? Avez-vous vu pu maintenir des entraînements, des rencontres ? Comment est-ce qu’on garde le mental dans ces conditions ?

Le maître-mot, ça a été l’adaptation. À chaque nouvelle décision sanitaire, il nous a fallu adapter nos façons de nous entraîner. Nous sommes passés de trois entraînements par semaine en petits groupes en octobre et novembre, puis à des entraînement en effectif complet en janvier, avant de revenir à des groupes adaptés de février à avril, puis à nouveau en effectif complet depuis peu. Physiquement et mentalement, on tient parce que le groupe est très soudé, très solide. Mais ce qui manque, c’est la motivation et le rythme du championnat, le fait de s’entraîner sans visibilité. Cela fait pratiquement deux ans, entre la saison 2019-2020 interrompue et la saison 2020-2021 annulée, que nous n’avons pas joué. Heureusement, on retrouve un peu de perspective, avec une reprise de préparation physique « normale » à partir du 21 juillet et surtout un début de championnat le 12 septembre.

 

En tant que capitaine, vous vous sentiez une responsabilité particulière pour la cohésion du groupe ?

Quand c’était évidemment possible, nous avons essayé de nous retrouver hors du terrain pour partager des moments ensemble. Et même quand ce n’était pas possible, nous avons continué à garder le lien, par téléphone par exemple. Un des côtés positifs de cette situation, c’est que l’on a pu prendre un peu de temps pour se pencher sur des projets pour l’équipe et pour le club, ce que l’on n’a pas toujours le temps de faire quand on est pris dans le rythme d’une saison. La situation que l’on a traversée a permis de mettre en avant les énormes ressources et la force de ce groupe. On l’a vu lors des entraînements : les joueurs venaient avec la banane, personne n’a jamais lâché. Finalement, la cohésion du groupe, qui est essentielle au rugby, n’a pas été entamée.

 

En tant que joueur, quel est votre plus beau souvenir ?

Je garde un bon souvenir de mon premier match en Pro D2 : nous avions joué contre Agen, à l’extérieur, et nous avions gagné.

 

Et votre plus grande fierté ?

Ma plus grande fierté, ce sera d’atteindre l’objectif que le groupe et le club se sont fixés : intégrer la Nationale très prochainement, et remporter le Championnat de France. Je pense que c’est un objectif partagé par tous les joueurs.

 

Enfin, on sait que les effectifs des clubs sportifs ont un peu souffert durant la crise sanitaire, qu’aimeriez-vous dire à un jeune pour qu’il prenne le chemin des terrains d’entraînement de rugby ?

Les valeurs du rugby sont connues : c’est un sport qui crée des liens forts entre les joueurs, et de vraies et belles amitiés. C’est une école de la vie, où s’apprend le respect, le partage, l’ambition, l’abnégation. On dit toujours qu’au rugby, le groupe est meilleur que le meilleur du groupe. Je pense que ce sont de belles valeurs.

 

Merci Benjamin, bonne reprise et bon championnat ! On espère vous retrouver bientôt sur les terrains… et en haut des classements !

 

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Retrouvez le portrait que Territoire d’émotions avait consacré à Gilbert Nasarre, le président du Niort Rugby Club.