L’Association de Protection des Ânes et des Chevaux (APAC 17) accueille les équidés ayant connu des parcours de vie un peu cabossés. Une équipe de passionnés fait vivre ce refuge unique, ouvert aux bonnes volontés, aux bricolos de tous poils… et à votre générosité.

Situé au Château d’Oléron, l’APAC 17 est un superbe lieu d’accueil pour les chevaux, les poneys et les ânes. Cécile Castelnau, l’une de ses chevilles ouvrières, est revenue pour Territoire d’émotions sur l’histoire, les missions et les perspectives de l’association.

Cécile, comment est née l’APAC 17 ?

L’APAC est née en 2001, à l’initiative d’un groupe d’amis cavaliers qui se sont émus de voir lors de leurs ballades beaucoup trop de chevaux à l’abandon dans les prés. Ils ont créé l’association pour lutter contre la maltraitance des équidés. L’association s’est dotée d’un refuge en 2006 en louant une ancienne colonie de vacances sur l’île d’Oléron. Le refuge est installé sur 15 hectares, divisés en une vingtaine de paddocks dotés d’abris ouverts. J’insiste sur le fait que nous sommes un refuge, et pas un centre équestre : nous accueillons des équidés qui ont été délaissés, parfois maltraités, pour leur prodiguer des soins quand c’est nécessaire, leur apporter un réconfort et une sécurité dont ils ont parfois manqué, et les laisser vivre leur vie au calme. Pour autant, nous sommes un lieu ouvert, qui plus est dans un cadre idyllique, qui propose des animations autour de l’observation et de la compréhension des chevaux et des ânes. Nous défendons une façon un peu différente d’envisager notre regard sur les animaux, qui ne sont pas là que pour notre agrément.

Au quotidien, comment fonctionne l’association ?

Nous sommes une équipe de cinq salariés, aidée d’une dizaine de bénévoles, et de deux jeunes en service civique – nous en cherchons d’ailleurs un en ce moment ! Notre mission principale est d’accueillir des équidés maltraités, de les bichonner autant que nécessaire et, quand c’est possible, de les proposer à l’adoption, pour qu’ils retrouvent un nouveau propriétaire. Nous sommes évidemment tous les jours présents sur le site et aucune journée n’est la même. Il y a les soins à donner, les abreuvoirs à remplir, le foin à renouveler, les paddocks à entretenir… on n’a pas le temps de s’ennuyer et nous sommes toujours contents de trouver des bras pour nous aider. Il y a toujours un peu de bricolage à faire, un coup de peinture à donner… Nous développons en outre des animations et l’accueil de différents publics. Récemment, ça a été une semaine autour d’Halloween, avec une « équibroc’ », ce qui a permis de faire venir des gens qui ne nous connaissaient pas, mais il peut s’agir aussi de recevoir des résidents du Centre héliomarin de Saint-Trojan, tout proche. Nous défendons les effets très bénéfiques de la proximité avec les animaux.

Comment l’association « repère-t-elle » les ânes ou les chevaux accueillis ?

Il faut d’abord préciser que l’APAC 17 est la seule « fourrière équine » de France, et qu’à ce titre, nous prenons parfois en charge des animaux dans des situations d’urgence, sur requête des préfectures ou des mairies. Autrement, nous recevons environ 500 signalements annuels pour des soupçons de maltraitance. C’est là que nous devons être très vigilants, on n’agit pas n’importe comment. Parfois, un cheval signalé comme « maigre » est simplement un cheval âgé, qui a perdu du muscle mais qui n’est pas pour autant maltraité par son propriétaire. Il faut donc chercher d’autres signaux : a-t-il à boire ? à manger ? a-t-il un abri ? ses sabots sont-ils taillés ? etc. Nous invitons les gens à signaler l’animal à la mairie, à la gendarmerie et éventuellement, à essayer de contacter le propriétaire. Quand un cas est avéré et que l’on arrive au bout de la procédure, en lien et en accord avec la Direction Départementale de la Protection des Populations, nous pouvons procéder à une saisie de l’animal, que nous accueillons alors à l’APAC 17.

Combien d’équidés hébergez-vous et quel est votre « périmètre » d’intervention ?

Actuellement, nous accueillons 64 équidés – des chevaux, des ânes, des poneys, des poulains. Tant pour les signalements que pour les adoptions, nous essayons d’agir à l’échelle départementale, puis régionale et sur certains cas, nationale.

Les équidés accueillis par l’APAC17 ont-ils vocation à y rester, ou votre but est-il de les aider à retrouver un nouveau propriétaire ?

Notre souci premier est le bien-être de chaque animal. Pour certains, arrivés en piteux état, avec des pathologies durables, le mieux est qu’ils passent une fin de vie paisible ici, dans un cadre sécurisant. D’autres chevaux ou ânes peuvent faire l’objet d’un parrainage, plus ou moins long, avec la perspective éventuelle d’une adoption. Un parrainage, c’est le début d’un lien entre un animal et une famille, puisque le parrain, en plus d’une contribution financière – 65€ par mois – est invité à passer du temps avec son filleul, à le chouchouter, à le panser voire à le monter quand c’est possible. C’est un premier engagement que nous encourageons. Les chevaux sont parfaitement conscients de l’attachement qui se créé, ça les sécurise, leur redonne confiance. C’est essentiel. Enfin, quand un équidé semble parfaitement adoptable, nous encourageons évidemment à ce qu’il nous quitte pour retrouver un nouveau propriétaire. Je précise toutefois que le cheval restera propriété de l’APAC 17 jusqu’à sa mort. C’est une sorte d’assurance pour l’animal que nous veillerons toujours sur lui.

Quels sont les projets de l’APAC 17 ?

Comme je vous l’ai dit, nous développons actuellement nos animations autour des équidés, et l’accueil de public. Nous aimerions profiter de ce cadre exceptionnel pour proposer un lieu vivant, dédié à la biodiversité sous toutes ses formes. Nous travaillons déjà avec la Ligue de Protection des Oiseaux pour devenir refuge LPO, nous mettons en place des itinéraires de découverte de la flore, autour de la pinède, de la chêneraie, des prairies, des arbres fruitiers. Un parcours pédagogique existe déjà, qui explique tout ce qu’il faut savoir sur les chevaux, la bien-traitance animale, la biodiversité. Le message que nous souhaitons faire passer est que l’on peut considérer les chevaux « dans leur environnement », sans nécessairement monter dessus, juste pour observer comment ils se comportent, comment ils interagissent entre eux. C’est une approche plus contemplative du monde animal qui a ses vertus, et que nous défendons. Nous sommes d’ailleurs en discussion avec le Département de Charente-Maritime pour créer la « Cité des chevaux », qui serait un nouveau pôle nature, et qui nous permettrait d’assurer la poursuite de nos missions, sans les dénaturer.

Justement, comment vous soutenir ?

De multiples façons ! Un refuge comme le nôtre, qui accueille plus de 60 équidés, a des frais importants. Un cheval boit 60l d’eau par jour, il faut renouveler le foin, le nourrir, le ferrer régulièrement, etc. La hausse actuelle du prix du grain et du fourrage devient très problématique, et l’été sec que nous avons passé n’a rien arrangé, avec un foin très poussiéreux, qui ne convient pas à des animaux déjà fragiles. Bref ! on peut d’abord nous aider financièrement en participant à la cagnotte ouverte sur HelloAsso, en adhérant à l’association ou en faisant un don. On peut aussi venir en tant que bénévole, pour couper les arbres morts, réparer les paddocks, etc. Tout le monde sera bien accueilli ! Enfin, nous sommes toujours preneurs d’un peu de matériel. Par exemple, en ce moment, nous serions très heureux si nous pouvions remplacer notre vieux tracteur, qui commence à montrer des signes de faiblesse. Sans tracteur, notre tâche se compliquera singulièrement.

Merci Cécile, l’appel est lancé : contribution sur HelloAsso, coups de mains ou tracteur d’occasion, vous pouvez aider l’APAC 17 dans sa très noble mission. Bravo à l’association !

 

APAC 17, 32 rue du Moulin de la côte, Le Petit Gibou, 17480 Le Château d’Oléron

Téléphone : 06 70 97 07 68 (du lundi au vendredi, de 9h à 12h et de 14h à 18h)

Mail : apac.equide17480@gmail.com

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