Avant d’être directeur départemental de la Nouvelle-République, Jean-François Minot est journaliste. Plus précisément journaliste de presse locale. Dans son métier toujours d’actualité et si indispensable au dynamisme local, il apprécie la diversité des thématiques abordées, la proximité créée avec le lectorat et cette addictive fièvre qui précède le bouclage.

 

TDE : Qu’est-ce qui vous a conduit à la direction de la Nouvelle République des Deux-Sèvres ?

J’ai commencé le journalisme en faisant des piges sportives pour un quotidien de la Vienne. A la fin de mes études, je suis entré dans la rédaction comme localier et j’ai fait tous les services. Suite à des rachats, à des regroupements, j’ai rejoint la Nouvelle République en 2010 et je suis directeur départemental des Deux-Sèvres depuis 2018.

 

TDE : Quelles spécificités attribuez-vous à la presse quotidienne locale et au travail de ses journalistes ?

Dans la presse quotidienne locale, on partage avec le plus grand nombre. On est vraiment dans la proximité : nos interlocuteurs sont à la sortie de l’école, dans la boulangerie, sur la place du marché… Tous les jours, le journaliste se demande comment intéresser ces lecteurs. Il faut être intéressé par toutes les thématiques. C’est d’ailleurs la richesse du localier que de tout traiter.

 

TDE : Quelles sont les plus grandes difficultés rencontrées dans le métier de localier ?

La proximité, l’ancrage dans un territoire sont à la fois une richesse et un handicap. Car il faut sans cesse jongler entre différentes données, entre l’agenda et les sujets à traiter, entre ce qu’on va chercher et tout ce qui est apporté par les institutions… Dans la presse locale et régionale, ce serait une utopie de se couper de toutes les institutions.

 

TDE : Quelles sont les plus grandes satisfactions ?

Elles sont multiples ! C’est d’abord une grande satisfaction de sortir un journal chaque jour, à temps, avec des infos pertinentes. On se bat tous les jours avec l’heure de bouclage. Mais même pour le sport, nous arrivons à avoir des articles, sur la dernière rencontre des Chamois Niortais par exemple, malgré les horaires tardifs des matchs. Et nos équipes sont professionnelles ; elles réussissent à avoir des exclusivités.

 

TDE : Heure de bouclage, coups à sortir, choix des articles… ; comment gérez-vous la pression ?

Il ne faut pas la subir. Pour un localier, la pression est une alliée. Le cerveau se conditionne, il sait qu’il peut n’avoir qu’une demi-heure pour écrire un article. C’est souvent là que s’obtiennent les meilleurs papiers. J’ai vraiment passé de bons moments avec un peu d’adrénaline, juste avant l’heure de bouclage.

 

TDE : Pour vous, s’engager dans la presse quotidienne locale ou régionale, c’est…

Etre un transmetteur, un trait d’union. Il faut avoir envie d’aller chercher l’info et de la transmettre au plus grand nombre, avant d’avoir envie de mettre son nom au bas de l’article. Le style passe après les actualités. Il ne faut pas oublier que nous sommes souvent le lien que les personnes isolées peuvent avoir avec le monde. Nous sommes les seuls à faire de l’info de proximité.

 

TDE : Quels conseils donnez-vous à quelqu’un-e qui souhaite intégrer une rédaction locale ?

Etre curieux, curieux de tout ! Avoir cette capacité d’étonnement qui permet de garder les yeux et les oreilles bien ouverts. Il y a plein d’histoires à raconter avec un regard neuf.

 

TDE : Merci et bons bouclages !