Le Nombril du Monde a fait son trou depuis une trentaine d’années dans les Deux-Sèvres, à Pougne-Hérisson. Festival de contes, jardins des histoires, centre pédagogique… cette folle aventure agriculturelle doit son succès à l’implication de tout un village, et aux nombreux bénévoles qui accompagnent Yannick Jaulin et son équipe. Membre de cette équipe, Lise Bourasseau est revenue pour Territoire d’émotions sur ce soutien sans faille.

 

Lise, une question essentielle : d’où vient le Nombril ?

Le Nombril du Monde est né de la rencontre amicale entre le conteur Yannick Jaulin et Laurent Morin, qui lui a fait connaître Pougne-Hérisson en 1986. Cette découverte a inspiré un spectacle à Yannick, sur la vie du village et la ruralité. Un troisième homme, Bernard Boileau, le maire de Pougne-Hérisson, s’est alors dit qu’il fallait aller au-delà de ce seul spectacle et qu’il était possible de « faire quelque chose » ici, avec les habitants. Les discussions ont abouti à cette idée un peu folle de créer un festival autour du conte et de la ruralité, entre culture et agriculture, et la première édition du « Sacré Nombril » s’est tenue en 1990. Le Nombril était né.

 

Quelles ont été ensuite les grandes étapes du développement du Nombril ?

La mairie ne souhaitait pas porter seule le festival, l’association est donc née avec la première édition, en 1990. Elle a accompagné les éditions successives du « Sacré Nombril », un an sur deux, qui est devenu le « Festival du Nombril » en 2002. C’est également à cette époque que l’envie d’un lieu pérenne, au-delà du temps du festival, s’est exprimée. En 2004, le Jardin des Histoires a donc vu le jour, pour accueillir plus largement les visiteurs et les enfants des écoles, dans un centre pédagogique. L’équipe s’est alors un peu étoffée, à mesure que le projet prenait de l’ampleur, autour du conte et des arts de la parole, mais aussi du cirque, des arts de la rue, etc. Vers 2010-2012, la question s’est d’ailleurs posée de « recentrer » le festival sur son projet originel : les habitants ne se retrouvaient plus vraiment dans un événement qui montait en puissance à chaque édition. À l’écoute des habitants et bénévoles, le Nombril est alors revenu à plus de proximité. L’association a fêté ses 30 ans en 2020 et le dernier développement en date est aujourd’hui la création d’un bar associatif, Le Cordon, qui puisse être un lieu de vie et de rencontres pour les habitants et sympathisants du Nombril, en hiver comme en été.

 

Actuellement, comment fonctionne le Nombril ?

L’association qui s’occupe du Nombril – le festival, le jardin et le centre pédagogique – compte aujourd’hui sept salariés, pour la direction et la compta, les actions de médiation, la communication et le jardin. Deux instances prennent les décisions : un Comité d’Administration, où siègent les membres de l’asso, le comité d’animation de Pougne-Hérisson, les élus, etc. et un Comité Artistique, qui comptent six artistes associés, qui proposent des orientations, sur la programmation du festival, mais aussi sur le jardin et les actions pédagogiques. L’équipe et ces deux conseils associent le plus possible les habitants et bénévoles aux projets, au sein d’une « Commission Cordon », afin de conserver un ancrage fort au sein de la population. En moyenne, entre une dizaine et une trentaine de bénévoles participent ainsi à la vie du Nombril, selon les projets et selon les moments.

Quelle est l’importance de ces bénévoles dans l’organisation du Nombril et de son festival biennal ?

Le nombre de bénévoles peut monter jusqu’à quatre-vingts personnes au moment du festival, pour des tâches aussi diverses que le fauchage des champs, l’installation des scènes, la tenue des bars, restos et cantines, le contrôle des entrées, ou encore l’hébergement des artistes chez les habitants. Ces bénévoles viennent de partout et certains sont même là deux semaines avant le festival pour prêter main forte. Et comme on est à Pougne-Hérisson, on a même quelques belles histoires qui sont nées ici, comme ces deux bénévoles qui se sont rencontrés – et mariés ! – dans le village.

 

Est-ce que l’on peut rejoindre cette équipe de bénévoles (et comment) ? Recherchez-vous des savoir-faire particuliers ?

Oui, nous sommes toujours en recherche de bonne volonté pour nous assister dans nos projets et nos lieux, au moment du festival mais également hors-festival. Nous accueillons tous les profils et il ne faut pas hésiter à nous contacter.

 

Enfin, parler de programmation est un peu aléatoire cette année, mais avez-vous quand même un peu de visibilité sur les semaines et les mois à venir ? Y a-t-il des événements programmés ?

Oui ! Compte-tenu des dernières annonces en date, nous avons ouvert le samedi 22 mai dernier ! Nous ouvrons de 14h33 à 19h33 les mercredis et les week-ends, et à partir des vacances scolaires ce sera tous les jours.

La programmation des événements de saison sera prochainement en ligne sur www.nombril.com mais on peut déjà parler du spectacle de Yannick Jaulin, Projet Saint-Rock, un projet musical de rock en patois, tout à fait dans l’esprit du Nombril…

 

Merci Lise, bravo à vos bénévoles, bonne reprise et longue vie au Nombril du Monde !

 

Retrouvez toutes les informations sur le Nombril du Monde, ses actions pédagogiques, son jardin des histoires et son festival sur www.nombril.com. C’est là également que vous trouverez comment joindre l’équipe si vous souhaitez devenir bénévole auprès de l’association.

Territoire d’émotions et le Nombril du Monde, c’est une longue histoire et votre blog a déjà consacré plusieurs articles à cet écosystème ombilicole :
Un portrait-express de Yannick Jaulin, déjà deux histoires du festival, ici et , et un portrait de Fred Billy, artiste associé au Nombril. À suivre, donc !