Le fauteuil emblématique du festival Acoustic est resté vide pour son édition printanière. Prévu fin mars, le rendez-vous rock a été débranché par le confinement. Son report en septembre est un arrangement signé par l’énergie des organisateurs. Retour sur l’aventure d’Acoustic avec le co-créateur, président et programmateur, Jérôme Aubret.

Comment avez-vous pris la nouvelle de l’annulation d’Acoustic ?
De manière mitigée. Ça a été dur à encaisser au début car il y avait beaucoup d’engagement de la part de toute l’équipe. Mais cette décision était logique et il y a eu beaucoup de compréhension par rapport à la situation.

Le report d’Acoustic à l’automne s’est-il décidé rapidement ?
On s’est vite remis dans le bain pour organiser le report des dates. Ce choix s’est établi très vite et on est content d’avoir pu reporter rapidement. Au niveau des artistes, tous ceux qui peuvent seront là. On a vu leur envie de continuer à travailler ensemble. Tout cela s’est fait avec beaucoup de bienveillance. Et ça, c’était chouette ! Nous avons également reçu un beau soutien de la part du public.

Vous vivez comment cette période de réorganisation ?
En télétravail ! Je profite du temps libéré pour finaliser la programmation de l’automne, pour continuer d’avancer sur la programmation 2021. J’écoute de la musique. Actuellement, c’est de la musique instrumentale : Little Orc, de Niklas Paschburg. C’est bien fait. Je regarde des séries : « Narcos ». Je lis. C’est aussi un bon moment pour essayer de se recentrer sur l’essentiel, pour voir ce que sont les vraies priorités.

Revenons sur l’histoire d’Acoustic : pourquoi avoir créé ce Festival, qui plus est, à Poiré sur Vie ?
Je pensais à un festival de musique et je l’ai fait ! J’en avais l’idée depuis longtemps. Le hasard a fait qu’il s’est monté au Poiré-sur-Vie. La salle de l’Idonnière nous a été proposée ; au début, j’étais un peu réticent à l’idée d’utiliser cette salle multi-fonctions. Mais les 1ers retours ont été satisfaisants et la salle a été adoptée. Maintenant, on ne voudrait plus en changer !

Quelles sont vos fonctions, en dehors de votre statut de président ?
Je m’occupe de la programmation. J’assure un rôle de coordination. Je partage avec l’ensemble de l’équipe organisatrice, d’une dizaine de personnes. Je coordonne l’ensemble des équipes lors du festival. Je travaille avec une super-équipe qui réalise un super-boulot et de très nombreux bénévoles.

Vos plus grandes satisfactions ?
Faire comme si nous avions mis une guitare dans le salon du public ; il y a une grande proximité entre les musiciens et la salle. Réussir à faire venir de bons groupes et de bons musiciens, dans une salle avec du bon son. Et maintenir la qualité de l’accueil avec belle équipe de bénévoles qui intervient partout, même à la technique. Nous souhaitons rester sur cette ligne, ne pas grossir et continuer d’aller sur des choses inattendues. Tout en rendant la salle toujours plus festive.

Votre programmation fait preuve d’une belle liberté ; comment sélectionnez-vous les artistes ?
Cela occupe beaucoup de mon temps, tout au long de l’année, en soirée, entre midi et deux… C’est long et ça représente un gros investissement. Je reçois encore des choses de la part des artistes mais j’adore aussi fouiller, gratter un peu partout. J’aime beaucoup découvrir des artistes sur les plates-formes de streaming. Et si un titre me plaît, je fonce. J’écoute la playlist associée.

A titre personnel, quel est votre style favori ?
J’ai des goûts assez éclectiques. Le festival me ressemble un peu. Je programme des artistes que j’ai envie de défendre. Au départ, ce sont des musiciens comme Mike Oldfield qui m’ont donné envie de créer un festival.

Un conseil pour un jeune qui souhaiterait créer un festival de musique ?
Il ne faut pas oublier l’essentiel : le son et la musique. Il faut un bon son pour que les gens prennent plaisir. Il y a beaucoup de freins, budgétaires et réglementaires. Mais il faut y aller et faire les choses bien. Ce n’est pas grave si ça ne marche pas. Pour ma part, je tiens à dire merci aux partenaires qui sont engagés à nos côtés depuis le début. Ce sont des personnes qui nous suivent avec bonheur et joie.

 

Edition 2020 du Festival Acoustic : reportée les 29-30 septembre avec Laurent Voulzy, puis les 2, 3, 4 octobre.

 

Les chiffres qui rythment le festival ACOUSTIC