En 2021, Jean-Marie Poirier part à la retraite avec une idée en tête : rester actif, en contact avec les autres et continuer à partager des histoires. Cela a pris la forme d’un challenge visant à brosser chaque jour le portrait d’un inconnu, durant un an. A notre tour d’aller à la rencontre de ce vendéen, impliqué dans la vie de son territoire.

Vous avez été directeur d’un groupe d’agences au CMO, aux Herbiers, mais cela n’était pas votre seule activité ?

En marge de mon parcours au sein du réseau d’agences, j’ai eu deux occupations majeures : élu municipal à Saint-Malo du Bois durant 31 ans et le Festival de Poupet, qui existe depuis 35 ans, dont je suis Vice-Président.

Comment est né ce challenge de « Pose Vagabonde », débuté le 1er juillet 2021 et achevé le 30 juin 2022 ?

J’ai arrêté mon mandat municipal en mai 2020 et pris ma retraite en mars 2021. J’appréhendais ce moment. Mais le projet de « Pose Vagabonde » m’a aidé à arrêter. Il m’a été inspiré par le photographe suisse Stephan Meyer qui avait décidé de faire A portrait a day. Je me suis dit que ce type de projet était un truc pour moi.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet, qui se traduit par des portraits de vendéens, diffusés sur un blog ?

C’était une manière de prolonger le contact avec les gens, ce que j’aimais avoir dans mes activités précédentes. C’était un challenge très exigeant que de rencontrer ces personnes et de diffuser un portrait par jour. Je ne me suis pas ennuyé pendant un an ! J’ai besoin d’avoir une occupation et c’était le prétexte pour aller à la rencontre d’artistes, de chefs d’entreprises…

Comment s’est déroulée la réalisation des portraits ?

J’avais deux façons de rencontrer les gens. De manière improvisée, sur un marché, lors de fêtes… Ou sur recommandations de d’autres personnes qui me disaient “Va donc voir untel, il a quelque chose d’intéressant à te raconter“. J’ai couvert 150 communes, du littoral au bocage, dans le marais, en ville… J’entamais la conversation et quand je sentais le feeling, je présentais mon projet. Il est étonnant de voir comment les gens se confient quand on prend le temps de s’intéresser à eux.

Avez-vous été marqué par certaines rencontres ?

On est entouré de gens très intéressants ! J’ai pu rencontrer des aventuriers, des marins, qui ont réalisé des expéditions assez incroyables. Comme ce jeune homme qui travaille sur la base Concordia en Antarctique et qui habite à 5 km de chez moi. J’ai rencontré des gens qui ont eu des accidents de la vie et qui m’ont livré des témoignages sur la résilience. La 3ème famille de portraits touche aux mutations de la société actuelle, dans les façons de travailler, sur l’homosexualité, sur la pandémie, sur la situation géo-politique…

Les portraits mêlent l’écriture et la photographie ; ces activités faisaient déjà partie de votre palette ?

Je suis sensible à la photographie depuis longtemps, notamment animalière. Mais avant de réaliser des portraits, j’ai d’abord pris 3h de cours avec un photographe professionnel. Au niveau de l’écriture, c’est un exercice que j’affectionne. J’ai d’ailleurs été correspondant de presse.

Et la suite ?

Il y a l’envie de publier un recueil des 365 portraits. Je retrouve également du temps pour la photo animalière. Je vais en profiter pour me planquer dans un buisson et me remettre à l’affût des blaireaux, renards, cerfs…

Quels sont les termes qui peuvent vous définir ?

La curiosité, envers plein de choses. Le partage ; c’est pourquoi j’essaie d’être un passeur d’histoires. Et j’aime être occupé.

 

Merci Jean-Marie et bonnes occupations !

Retrouvez les portraits de femmes et d’hommes rencontrés par Jean-Marie en Vendée sur posevagabonde.fr