Victor Thiré, 31 ans, préside aux destinées du festival Nouvelle(s) Scène(s), qui fait rayonner bien au-delà du territoire niortais les voix pop et rock de la jeune scène musicale française et internationale.

TdE – Comment a débuté votre histoire avec les Nouvelles Scènes ?
J’ai commencé à porter un œil curieux sur le projet des Nouvelle(s) Scène(s) à partir de 2014. Le festival entamait alors sa cinquième édition. J’ai vécu les éditions suivantes, en 2015 et 2016, en tant que bénévole, avec une implication croissante, avant d’intégrer l’organisation en 2017 et de devenir président de l’asso en 2018. Je consacre maintenant une bonne partie de mon temps à ce festival, en parallèle de mon activité professionnelle dans le domaine de la vidéo. J’aime bien les différents rythmes qu’impliquent l’organisation d’un événement comme les Nouvelle(s) Scène(s) : des rencontres régulières toute l’année avec des gens qui sont à fond dans cette aventure, et un coup de speed avec les bénévoles sur le temps du festival. J’adore ça.

TdE – Quelle est la « marque de fabrique » de ce festival ?
Les Nouvelle(s) Scène(s), c’est un festival qui est un peu à la marge, par rapport à d’autres grosses machines. Déjà, le festival ne se produit pas sur un lieu central unique. Rien que sur Niort, on investit plusieurs lieux de la ville, comme le CAMJI, la scène nationale le Moulin du Roc, le Hangar, le Dancing et bien d’autres bars et lieux surprenants… et sur les Deux-Sèvres, on propose aussi des concerts dans des lieux inattendus, comme l’abbatiale de Saint-Maixent-l’École, le Logis de Russey à Saivres, ou encore le Temple de Sainte-Néomaye. On veille d’ailleurs à ce que nos propositions artistiques soient cohérentes avec ces différents lieux, on essaie de mettre en adéquation des artistes et des espaces. La temporalité du festival est aussi atypique puisque la programmation court sur près de dix jours, ce qui permet aux festivaliers de ne pas être dans le rush permanent.

TdE – Concrètement, comment repérez-vous tous les nouveaux artistes programmés aux Nouvelles Scènes ?
Nous sommes tous un peu à l’affût de ce qui se fait de nouveau en matière musicale, selon nos goûts, mais nous avons surtout un programmateur passionné qui effectue toute l’année un travail pointu de veille artistique : il écoute un grand nombre d’albums, il surveille les groupes émergents, il écume les concerts dans les bars et les festivals, épluche les programmations, etc. Surtout, il est de plus en plus sollicité directement par les artistes ou leur entourage. Les Nouvelle(s) Scène(s) commencent à s’inscrire dans les agendas des groupes, comme un festival défricheur, pionnier tout en restant abordable. C’est un festival idéal pour les « nouveaux talents », qui savent que les conditions de leur passage chez nous leur permettront une vraie qualité d’écoute, de la part d’un public curieux, ouvert et fidèle, en dehors de la frénésie festivalière de l’été.

TdE – Quel est jusqu’à présent votre plus beau souvenir de festival ?
Je dirais la soirée d’ouverture de l’édition 2018 avec Etienne Daho. J’en garde le souvenir d’une soirée festive, joyeuse, où le public, les bénévoles, les artistes, tout le monde avait l’impression de partager les mêmes émotions, il y avait une sorte de « climax », où tout était parfait. Mais je dois ajouter que la plupart des concerts qui se sont déroulés dans des lieux atypiques sur le territoire me laissent des souvenirs émus. Il y a toujours des moments incroyables, dans des lieux magnifiques.

TdE – Y a-t-il des rencontres, des découvertes, dont vous êtes particulièrement fier ?
Artistiquement, il y en a beaucoup mais ce que je retiens surtout, c’est la mobilisation et l’énergie des bénévoles pour l’organisation du festival. C’est super de voir tout le monde s’activer pour la réussite de chaque soirée, se mettre en quatre pour que tout se passe bien. Ça, c’est une vraie récompense pour le travail d’une année, on sait pourquoi on fait tout ça.

TdE – Que représente l’engagement des acteurs culturels sur le territoire pour un festival comme le vôtre ?
Le festival essaime progressivement sur les Deux-Sèvres. Là aussi, c’est avant tout une question de rencontres et d’opportunités. Nous travaillons par exemple en partenariat avec la Communauté de Communes Haut Val de Sèvres. Tout le monde y trouve son compte. Nous, nous mettons en valeur nos propositions artistiques, les acteurs de terrain ont l’occasion de montrer des lieux parfois un peu méconnus sous des jours nouveaux, surprenants, inattendus. Au final, tout le monde bénéficie de cette rencontre. La culture a cette capacité à faire se rencontrer les gens.

TdE – Qu’aimeriez-vous dire à quelqu’un qui hésite à venir à Nouvelles Scènes ?
De ne plus hésiter ! Nouvelle(s) Scène(s) est un festival qui propose de vraies découvertes artistiques, dans un cadre intimiste ou des lieux surprenants. Les artistes programmés chez nous sont toujours très abordables, on peut prolonger la rencontre, discuter avec eux. Ce festival est fait pour les curieux et les amateurs de musique qui aiment profiter de l’instant.

Merci, Victor, et une très bonne édition 2020 des Nouvelle(s) Scène(s) !

Festival Nouvelle(s) Scène(s), à Niort et divers lieux des Deux Sèvres, du 13 au 21 mars.
Parmi les artistes de cette éditions 2020 :
Lio, Cléa Vincent, Pomme, Fishbach, Voyou, Pi Ja Ma, Alex Rossi, Di#se, Pablo Discobar, Kaiser Quartett, Süeür, P.R2B, Empirik, Global Network, Theodora, et de nombreux autres…

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