Porte d’entrée sur le Marais poitevin et sa Sèvre Niortaise, la ville de Niort siège comme ville principale des Deux-Sèvres, département à la biodiversité luxuriante. Niort dispose également d’un passé historique fort lié à sa position géographique entre territoires français et anglais. La région fut ciblée par les évangélisateurs, comme en témoignent les influences religieuses architecturales de Niort, telles que l’église Saint-André. Proche de la rive de la Sèvre Niortaise, du musée du Donjon et du musée du Pilori de Niort, la colline Saint-André, lieu voué au martyr saint André, est à découvrir. Faites-y escale !

 

Quelle est l’histoire de l’église Saint-André de Niort ?

Attardons-nous un instant sur celui qui donna son nom à l’église

Tout lieu de culte est construit sur l’adoration qu’une société vouait à un saint important dans sa province. Comme le signifie si bien le nom qu’elle porte, l’église Saint-André de Niort a été édifiée en l’honneur de saint André. C’était un humble homme originaire de la ville de Bethsaïde, en Galilée, où il était simple pêcheur avec son frère Simon devenu, lui aussi, apôtre – renommé Pierre par Jésus. Saint André était vénéré, car il fut le premier apôtre appelé par Jésus, venu lui-même le chercher dans son village.. Il vécut aux côtés de Jésus-Christ pendant 3 ans. D’après la Bible, il aurait été crucifié à Patras, en Grèce, en l’an 60 pour avoir converti la famille du dirigeant. Ses reliques sont actuellement dans la ville d’Amalfi, en Italie, après avoir longtemps séjourné à Constantinople. La représentation artistique de sa crucifixion n’apparaît dans des œuvres qu’à partir du XIVsiècle.

 

panorama Niort

 

L’édification d’un monument antique

Du haut de sa colline, l’église Saint-André domine Niort de toute sa splendeur. Elle est l’une des plus vielles de la ville, et avec l’église Notre-Dame, elles en font sa renommée. Le monument mystique fut construit, reconstruit et rénové à de nombreuses reprises. En effet, une première église de style roman fut construite aux environs du XIe siècle. Cependant, il n’en reste aujourd’hui que quelques vestiges sculptés. À l’époque, on disait de cette église romane qu’elle était « la plus belle et la plus grande de toute la région ». C’est à partir du XVe siècle que l’église fut modifiée et agrandie dans un style gothique, lui redonnant de la valeur. Peu de temps après, en 1588, pendant les guerres de Religion, l’édifice religieux est pillé et en grande partie détruit par les protestants qui voulaient reprendre la ville de Niort.

Un siècle plus tard, en 1685, le roi Louis XIV fit le choix de reconstruire l’église Saint-André au même endroit mais dans des dimensions plus vastes et avec de magnifiques vitraux colorés laissant passer la lumière. Le monument religieux prit de nouvelles fonctions, comme « Temple de la Montagne » en 1793 – un lieu de regroupement pour les révolutionnaires –, ou encore comme hangar pendant la guerre de Vendée. Au milieu du XIXe siècle, l’église Saint-André de Niort va subir une reconstruction totale dans un style néogothique à la demande de l’abbé Hippolyte Rabier. C’est l’architecte Pierre-Théophile Segretain, connu dans la région pour avoir dirigé la construction de plusieurs bâtiments, tels que le tribunal de Melle, qui fut choisi afin de mener à bien ce projet local. Tout comme lui, de nombreux artistes-peintres et décorateurs, dont on peut admirer les œuvres, ont fait le choix de travailler bénévolement sur cette nouvelle église gothique durant 8 ans.

 

sculpture porte église

 

Une architecture aux allures de cathédrale

Comme la plupart des architectures d’églises ou de chapelles, l’église Saint-André de Niort est construite sur un plan dit en « croix latine », c’est-à-dire sur des fondements en forme de croix christique dont la branche inférieure est plus grande que les trois autres. De ce fait, la partie la plus grande de l’église abrite la nef, la traverse correspond au transept puis la pointe de la croix au chœur.

Petite particularité néogothique de l’église Saint-André qui en fait tout son charme : ses deux tours en façade similaires à des flèches. Visibles de loin, elles sont les éléments de l’église que vous verrez en premier lorsque vous atteindrez Niort. Dès la façade, vous remarquerez les trois impressionnants portails à l’entrée de l’église. Ils sont surmontés de sculptures minutieusement taillées dans la pierre, comme celles du portail central : Jésus, saint André et saint Pierre, les personnages ayant inspiré ce lieu de culte.

À l’intérieur, les nombreuses œuvres artistiques, telles que les vitraux et les fresques peintes, sont pour la majorité d’origine et datent du XIXe siècle. Le plus majestueux des vitraux reste celui de l’abside, évoquant cinq étapes de la vie du martyr Saint-André. Vous pourrez également contempler deux fresques sur chacun des tympans de l’église représentant le baptême de Clovis, roi des Francs, ou saint Louis vers la croisade. Depuis 2015, l’église Saint-André a été classé monument historique compte tenu de tout le patrimoine culturel et architectural qu’il abrite.