Pour la première fois depuis 1987, musique et applaudissements ne feront pas vibrer la vallée de Poupet cet été. Thomas Maindron, programmateur du festival, avoue avoir « accusé le coup » avant de retrouver son inoxydable enthousiasme. Alors c’est promis ; on prend (presque) les mêmes et on recommence en 2021.

Comment avez-vous réagi à l’annonce de l’annulation du Festival de Poupet ?
L’annulation était informelle avant de devenir officielle avec la déclaration d’Emmanuel Macron. Nous étions donc préparés. Avec toute l’équipe, nous étions déjà partis sur des plans b, c, d,… L’officialisation de l’annulation nous a finalement soulagés car il devenait difficile de gérer les demandes de nos partenaires.

Le festival 2020 aura lieu dans sa quasi-intégralité en 2021 : pourquoi ce choix ?
Les réunions avant l’annulation officielle envisageaient plusieurs scénarios : l’annulation totale et une nouvelle édition à partir d’une page blanche, des dates en septembre, le maintien d’un peu d’actualité en juillet… On a préféré entièrement reporter le Festival en 2021 dans un souci de clarté. Le message est plus positif. Le report total sur l’année suivante présente l’avantage de rassurer les festivaliers, d’autant plus que les gens ont plébiscité la programmation. On en était assez fiers. Et puis l’idée de rembourser 80 000 billets, ça ne faisait pas rire les bénévoles.

Comment cela a été perçu par les producteurs et les artistes ?
Ils l’ont très bien pris ! Les contrats sont maintenus, on fait des avenants. Les artistes avaient des tournées de programmées : ils tourneront en 2021 et prendront des vacances en 2020 ! Comme c’est pour tout le monde pareil, nous n’avons pas d’explications à donner.

Quelle a été la réaction du public ?
Nous sommes très agréablement surpris ! Cela a confirmé que c’était la seule décision à prendre. Dans l’heure qui a suivi notre annonce sur les réseaux sociaux, nous avions 2000 commentaires positifs. Les festivaliers ont montré beaucoup d’empathie, ils nous ont remercié. Avec l’annulation, ils étaient rassurés de ne pas avoir à aller dans un grand événement dans un contexte d’insécurité sanitaire. Avec le report, en voyant que Sting est maintenu dans la Vallée, ils n’oublient pas leur rêve et gardent leur billet !
Réciproquement, nous avons besoin des festivaliers pour retomber sur nos pattes, nous comptons sur leur geste citoyen et solidaire.

En cette période de confinement, vous travaillez sur quoi et dans quelles conditions ?
Beaucoup de téléphones, beaucoup de mails. Nous travaillons au report du festival, à la remise en place du calendrier. Nous préparons l’animation des réseaux sociaux pendant la période normale du Festival de Poupet. Il y aura peut-être des surprises, des live Facebook. Au niveau des conditions, j’ai une activité télétravaillable, comme mes collègues. La différence, c’est qu’il n’y a pas d’apéro à la fin de nos réunions.

Les organisateurs du Festival de Poupet sont reconnus pour leur créativité et souvent, pour leur grain de folie : ça se confirme même en étant confinés ?
On reste en contact avec les amis, les copains. On organise des pokers en ligne, des visioconférences… On arrive à se fendre la gueule ! A Saint Malo du Bois, il y a aussi des choses intercommunales qui sont organisées comme des défis vidéo. Avec les Bidons de l’An Fer, dont je fais partie, on s’est enregistré chez soi pour faire un concert. Heureusement qu’il y a toute la technologie qui nous entoure !

 

Merci Thomas !
Le Festival de Poupet est toujours d’actualité en ligne !